Le berger d’Auvergne, une race de chien locale, est quasiment éteinte. Depuis 2014, une association dans le Cantal, créée autour de passionnés, tente de relancer l'espèce. Ces perosonnes œuvrent pour fixer les critères morphologiques et de caractère pour faire naître des bébés.
Éleveur depuis trois ans, Jimmy Baud s’appuie sur son chien Rex pour mener son troupeau de brebis et de chèvres. Mais attention : Rex n'est pas n'importe quel chien.
« C’est un berger d’Auvergne, un chien de pays, précise Jimmy Baud. Un chien dont la race a été très diminuée, et qui a toujours aidé les bergers et les vachers dans le Massif Central ». Le berger d'Auvergne, un chien de ferme qui n'est pas vraiment une race, mais qui se reconnaît quand même à quelques détails : une robe souvent marbrée et une présence d’ergot sur les pattes arrières.
« C’est un chien qui est très volontaire au travail. Et qui, contrairement au Border collie par exemple, c’est un chien qui travaille d’instinct, explique l’éleveur. Il se rapproche du travail des chiens de berger français tels le Bosseron ou le Berger des Pyrénées. » Il poursuit : « C’est chien attachant, sympathique avec les enfants, un très bon chien de garde ».
Cet éleveur cantalou est devenu totalement mordu du berger d'Auvergne : il possède quatre spécimens. Le berger est cependant une espèce peu connue : seuls les paysans locaux connaissent encore son existence.
Faire perdurer le berger d'Auvergne
Julien Souvignet, agriculteur lui-aussi, est l'heureux propriétaire de Mickey et Mickette, deux bergers d’Auvergne de 5 mois. Il y a deux ans, il s'est lancé à la recherche du berger d'Auvergne, avec d'autres passionnés. Bilan : seulement 20 chiens retrouvés.« Dans les années 1980 est arrivé le Border collie, et il a croisé tous nos chiens de campagne. Nos bergers d’Auvergne ont été borderisés, » observe Julien Souvignet. Ce cantalien est donc devenu le président de l' « association de sauvegarde du berger d'Auvergne ». « Notre but, c’est de recenser les chiens présents, de les faire reproduire et de relancer la race. Tout simplement parce que c’est un chien qui correspond aux attentes des éleveurs ».
Le retour de ce chien instinctif et facile à dresser dans les campagnes auvergnates semble bien engagé. « En 2016, on a eu une trentaine de naissance, en 2015 aussi, signale Julien Souvignet. Donc il y a une chance de voir les effectifs de la race prospérer. »
À Sainte-Sigolène, en Haute-Loire, Lila vient de donner naissance à quatre chiots. Ce jeune berger d’Auvergne a tout juste de 18 mois. C'est la 1ere portée qui naît chez Sylviane Grébert. Cette habitante de Haute-Loire est éleveuse de chiens et possède des bergers hollandais et des bergers Shetland.
Mais depuis peu, elle a décidé de ne plus se consacrer qu'à une seule race : le berger d’Auvergne. « Il faut partir de zéro, il y a tout à refaire dans la race, » indique-t-elle.
Aujourd'hui, les effectifs des bergers d'Auvergne sont remontés à quarante chiens. Dix ans seront nécessaires pour pouvoir faire reconnaître la race à la centrale canine.