"C'est compliqué d'imposer le port du masque " : dans les petites communes du Cantal, les bars ont rouvert

Dans les petites communes du Cantal, les bars sont des lieux de vie et de socialisation pour bon nombre d’habitués. Ce mardi 2 juin, ils ont pu se retrouver dans la convivialité et le respect des mesures barrière.

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Comme ailleurs en France, les bars du Cantal ont pu rouvrir leurs portes ce mardi 2 juin, après de longues semaines de fermetures. Dans les petites communes, les bars sont des lieux de rencontre et de socialisation indispensables, leur réouverture était donc très attendue par les habitants. Les gérants ont néanmoins dû s’adapter pour respecter les mesures de sécurité préconisées par le gouvernement. « On a mis du gel hydroalcoolique à disposition des clients, ainsi que des affiches à l’entrée stipulant que le port du masque est obligatoire dans l’établissement. On ne sert plus au comptoir, et la capacité d’accueil de notre salle est passée de 80 à 50 personnes environ », explique Yann Sardenne, propriétaire de l’établissement « Hôtel du Commerce » à Pleaux.

"Ils ont envie d'avoir des gestes de convivialité"

Gel, masques et gants sont également de sortie au « Petit Micalet », à Rouffiac. Ici, comme à Pleaux, ces mesures sont cependant difficiles à faire accepter à la clientèle : « On est dans une petite commune, on a une grande proximité avec les clients, c’est compliqué d’imposer le port du masque comme le font les bars des grandes villes qui n’ont qu’une clientèle de passage », explique Véronique Defurne, gérante de l’établissement depuis 4 ans. Un constat partagé par Yann Sardenne : « Ne pas se serrer la main, ne pas faire la bise, porter le masque… ce n’est pas devenu un reflexe pour nos clients, comme ça peut l’être dans les régions plus touchées par le virus. En plus, tout le monde est heureux de se retrouver, ils ont envie d’avoir des gestes de convivialité. »

Des retrouvailles attendues

Malgré ces mesures contraignantes, une clientèle d’habitués était au rendez-vous à l’ouverture ce matin. « On a pas mal de personnes âgées qui sont venues prendre leur café et sont restées discuter une heure voire plus. On voit que ça leur a manqué, et ils nous ont manqué à nous aussi », constate Véronique Defurne. « Ca fait du bien de revoir nos clients, nos amis qui reviennent au bar. On se connait bien, on rigole, on plaisante. Je n’ai pas l’habitude de ne voir personne, mon établissement est ouvert 7 jours sur 7, alors ça m’a beaucoup manqué de voir les clients, de les entendre blaguer ou parler de leurs petits soucis », se réjouit Yann Sardenne.

Déconfinement et difficultés financières

Si la réouverture fait du bien au moral, elle était également très attendue pour des raisons plus terre-à-terre. Le confinement a mis à mal la trésorerie de ces établissements de campagne. « J’ai continué à travailler pendant le confinement grâce à la vente de plats à emporter, mais j’ai malgré tout dû faire un crédit pour payer mes factures. Cet été, je pense organiser des soirées à thème chaque semaine, jusqu’à mi-septembre, pour pouvoir renflouer les caisses et relancer la machine », explique Yann Sardenne.

"Ca va être compliqué"

Du côté de Rouffiac, les échéances financières sont attendues avec appréhension : «  Nous n’avons pas complètement fermé car l’établissement a également une partie épicerie, poste et dépôt de pain que nous avons gardé ouverte. Malgré tout, financièrement, ça va être compliqué. La commune nous a fait grâce des loyers et nous avons repoussé l’échéance de nos factures d’électricité, mais il faudra bien payer un jour », redoute Véronique Defurne. Elle espère que l’été lui apportera une nouvelle clientèle. « A Rouffiac, il y a des résidences secondaires. Pour l’instant, elles sont fermées, mais on espère qu’ils viendront nous voir ! »
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