"C’est presque du jamais vu" : habitants et soignants manifestent ensemble pour cet hôpital du Cantal

Le personnel soignant, accompagné par la population, s'est mobilisé ce samedi 27 janvier pour alerter sur les dysfonctionnements du centre hospitalier de Saint-Flour (Cantal). Fermeture ponctuelle des services, difficulté à recruter du personnel, pas de directeur à temps plein, voici les revendications claires des manifestants.

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En ville basse, les agriculteurs manifestaient toujours ce 27 janvier. Côté ville haute, à côté du centre hospitalier de Saint-Flour, ce sont les soignants qui se sont mobilisés contre les récentes dégradations qui touchent les services hospitaliers. À 10h00 ils étaient 500, selon la gendarmerie, et 1 800 selon Force ouvrière, seul syndicat représenté au centre hospitalier.

Contre la fermeture ponctuelle des services

L’objectif de cette manifestation est de tirer la sonnette d’alarme, afin d’interpeller l’ARS et l’État, sur la situation qui, selon le syndicat, n’a de cesse de se dégrader. Fermeture ponctuelle des services, difficulté à recruter du personnel, pas de directeur à temps plein… Autant de raisons qui poussent les soignants et la population à se mobiliser. Selon Jérôme Chauliac, secrétaire adjoint France ouvrière à l’hôpital de Saint-Flour, "c’est presque du jamais vu", de rassembler autant de monde sur une mobilisation lancé par le syndicat.

Marie Louis est infirmière depuis 22 ans aux urgences de Saint-Flour. Depuis le printemps dernier, elle voit la situation se dégrader. "Je suis là pour défendre mon outil de travail et mon service. On est impacté comme les autres services par des fermetures ponctuelles et par le manque de médecins", raconte-t-elle. Elle nous explique que lorsque des lits sont fermés en service de médecine, ils héritent des conséquences. "On se retrouve à garder des patients toute la nuit dans notre service et cela nous désorganise pour l’accueil des autres patients. Cette semaine, on a gardé sept patients la nuit sur capacité de neuf brancards. Donc, on commence par faire des soins de nursing, de restauration… tout en gérant l’afflux de patients", illustre Marie.

Selon l’infirmière, la mise en place de la loi Rist est aussi en cause de cette chute. "On travaillait avec beaucoup de médecins intérimaires. Aujourd’hui, ils ne viennent plus, il y a donc des trous dans le planning avec des fermetures de plus en plus fréquentes." Elle dénonce également le fait d’avoir de plus en plus de responsabilités dans son quotidien, autre conséquence du manque de personnels.

Un établissement sans directeur

Depuis le mois de juin dernier, l’hôpital de Saint-Flour, navigue sans commandant à la barre. En effet, le centre hospitalier est sans directeur permanent et le poste reste vacant, plus de six mois plus tard. Pour Jérome Chauliac, la source du problème est là. "Il y a quelqu’un qui assure la direction un jour par semaine. Il n’y aucun projet à long terme et forcément, ça joue sur le recrutement et la stabilité médical. Il faut un dialogue entre les médecins et le directeur. Comme il n’y a pas de directeur, il n’y a pas de dialogue. Donc les médecins ne viennent pas, et ceux qui sont en place, partent. Ce qui engendre une fermeture des lits et donc de certains services."

"Le Centre Hospitalier de Saint-Flour est l’établissement incontournable dans la prise en charge des soins pour la population de l’est du Cantal et du nord Lozère", exprime le syndicaliste. A noté que le CH est classé en territoire isolé et zone de montagne et qu’il est situé à 1h15 de Clermont-Ferrand et 1h10 d’Aurillac. "Les patients sont les victimes collatérales", martèle l’infirmière aux urgences.

L’ARS et la préfecture doivent recevoir le syndicat dans les prochains jours, pour tenter de trouver une solution. Contactée, la direction n'a pas souhaité s'exprimer.

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