Cantal : comment les gendarmes de montagne se préparent à l’arrivée des touristes

Dans le Cantal, la saison touristique commence, et avec elle, les accidents de randonnée en montagne. Avant l’affluence, le PGM (peloton de gendarmerie de montagne) de Murat se prépare à secourir ces vacanciers en détresse.

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Dans le Cantal, le mois de juin est synonyme d’arrivée des premiers touristes, qui souhaitent profiter des nombreuses randonnées en montagne que compte le département. Cet afflux de randonneurs parfois inexpérimentés ou trop ambitieux multiplie les interventions du PGM (peloton de gendarmerie de montagne) de Murat. « Le pic de notre activité se situe entre le mois de juin et de septembre. Cette année, on a attaqué fort. On a fait pas moins de 14 interventions en deux week-ends après le déconfinement, essentiellement des chutes en VTT, des blessures aux chevilles et des égarements en montagne la nuit », affirme Jean-Michel Crasez, adjudant-chef au PGM de Murat.

Des entraînements techniques spécifiques

Ce pic d’activité est précédé d’une période printanière assez calme, les gendarmes du PGM en profitent pour procéder à bon nombre d’entraînements afin de garder les bons réflexes : « Pendant plusieurs semaines, on renforce nos entraînements au niveau technique. Par exemple, nous faisons des entraînements spécifiques de secours aux personnes qui font du canyoning dans des endroits difficiles, ou encore de secours aux parapentistes coincés dans les arbres. Nous pratiquons également l’extraction en cas de chute depuis une falaise, et dernièrement nous avons simulé une évacuation en hélicoptère pour un traumatisme bénin, comme une fracture », raconte le chef de cet unité spécialisée dans le secours en montagne. Cette intervention a été documentée en vidéo, et les images ci-dessous donnent le vertige.

Pratiquer les gestes qui sauvent

Sur ces images, une tyrolienne est également déployée. Cette pratique est courante en cas de mauvais temps empêchant l’hélicoptère de décoller. Avant le début de la saison, d’autres gestes sont également pratiqués par les gendarmes : « On s’entraîne à la prise en charge médicale, à effectuer les bilans vitaux de notre formation de secourisme. On fait également des exercices communs avec le SAMU Montagne. Ils nous rappellent les gestes et nous, on les forme sur comment appréhender le terrain », affirme Jean-Michel Crasez. Ces préparations sont essentielles. Le jour J, les gendarmes n’ont pas le droit à l’erreur.

Ne pas sous-estimer les dangers de la montagne cantalienne

Pour éviter les accidents, le PGM alerte sur les erreurs à ne pas commettre pour les randonneurs, explique Jean-Michel Crasez : « Il ne faut pas penser que la montagne du Cantal est accessible et facile. Souvent les gens se disent « Oh, ce n’est pas les Alpes, on y va tranquillement », c’est un piège dans lequel il ne faut absolument pas tomber. Un autre piège de notre région, c’est la météo. Souvent, les gens partent en short et t-shirt sans penser que les températures peuvent descendre brutalement, même en été. Par exemple, il a neigé il y a 3 jours, en plein mois de juin. Il faut prévoir du chaud, de l’étanche, mais aussi de l’eau, de la nourriture, de quoi prévenir les secours, mais surtout, de quoi s’orienter. »

"Be searchable"

Jean-Michel Crasez insiste bien sur le fait qu’il faut pouvoir être localisable : « Il faut avoir sur vous une carte papier ou smartphone, sinon on va mettre beaucoup de temps à vous retrouver et ça va vous paraître très long. On a une expression dans les unités de montagne qui dit « be searchable », soyez recherchables. Le mieux est de s’équiper de smartphone avec une géolocalistation. Si vous êtes perdus, nous avons un système appelé Gendlock qui nous permet grâce à un sms de votre part, de pouvoir vous localiser et vous réorienter dans la bonne direction. C’est pratique lorsqu’on est perdu dans le brouillard par exemple, on reste au téléphone avec les randonneurs et on les guide. »

Prévoir la fatigue

Pour appréhender la montagne du Cantal, il faut aussi, parfois, revoir ses ambitions à la baisse. Après plusieurs mois de confinement, les randonneurs ont parfois tendance à surestimer leur forme physique. Ils prévoient donc un délai trop court pour leur excursion et sous-estiment leur état de fatigue en fin de randonnée : « La plupart de nos interventions se font en fin de journée, les gens sont fatigués, ils sont moins attentifs, leurs articulations répondent moins bien », affirme l’adjudant-chef Crasez. Il invite les touristes et les Cantaliens à contacter le PGM pour tout renseignement concernant la difficulté d’une randonnée au 04 71 20 04 80. 

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