Cantal : un joueur en ligne victime de "swatting" reçoit une visite armée de la gendarmerie à son domicile

Dans le Cantal, Jonathan Chastaing, plus connu sous le nom de Purpledjo, a subi ce matin une intervention armée de la gendarmerie devant sa maison. Il a été victime de "swatting", une pratique qui consiste à faire intervenir les forces de l'ordre au domicile des gamers sous de faux prétextes.

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Quand je suis sorti de mon bureau, les gendarmes me tenaient en joue", explique Jonhatan Chastaing, habitant la commune de Massiac dans le Cantal. Ce dimanche 15 décembre aux alentours de 10 heures, ce professionnel du jeu vidéo est en direct avec 100 de ses abonnés sur la plateforme de streaming Twitch, lorsqu'il entend frapper au carreau. " C'était ma femme, elle me dit de sortir, que les gendarmes veulent me parler. Quand je suis sorti de mon bureau, devant la maison, 4 ou 5 gendarmes me tenaient en joue. J'ai compris ce qui se passait, j'ai essayé de leur expliquer de loin qu'il s'agissait d'un canular, au début ils ne voulaient pas baisser leurs armes, puis ils ont vu que j'étais la victime dans cette histoire", raconte Jonathan Chastaing.

"Ma fille de 18 mois était dans la pièce d'à côté"

Comme d'autres gamers, Jonathan Chastaing a été victime de "swatting", une pratique venue des Etats-Unis qui touche les personnalités publiques et particulièrement les joueurs de jeux vidéo professionnels. Elle consiste à appeler la police, les gendarmes ou les pompiers et à les convaincre d'intervenir au domicile du gamer sous un faux prétexte. "Dans mon cas, la personne a appelé les gendarmes en se faisant passer pour moi, il a dit que j'avais donné un coup de crosse dans la tête de ma femme, que j'allais la tuer et me suicider", constate Jonathan Chastaing. Le gamer accuse le coup : " Sur le moment je n'ai pas réalisé, mais avec le recul, on pense à ce qui aurait pu arriver, une balle aurait pu partir, en plus ma fille de 18 mois jouait dans la pièce d'à côté. Heureusement elle n'a rien entendu, mais ça aurait pu être beaucoup plus grave". Contactée, la gendarmerie n'a pour l'instant pas souhaité faire de déclaration, mais s'est engagée à nous répondre prochainement.

Des menaces téléphoniques

Après l'incident, alors que Jonathan Chastaing est en live avec ses abonnés afin de leur expliquer ce qui vient de se passer, le "swatter" malveillant se manifeste : "Il a dit que c'était lui sur le chat (NDLR discussion en ligne), au début je ne l'ai pas pris au sérieux mais il a insisté, jusqu'à révéler en ligne mon adresse personnelle. Il m'a appelé ensuite d'un numéro masqué pour me demander ce que ça faisait de se faire swatter, il a même menacé de recommencer". Jonathan Chastaing a transmis les informations à la gendarmerie et compte déposer plainte. Il a également pris contact avec la plateforme Twitch afin qu'elle transfère les informations du swatter aux forces de l'ordre.

Une pratique de plus en plus répandue

Plus de peur que de mal, même si ces actes ne restent pas sans conséquences. "Si un jour il se passe vraiment quelque chose chez moi, les gendarmes devront faire des vérifications, appeler ma femme, cela prendra plus de temps. Et Massiac est une petite commune, les voisins doivent se demander ce qui se passe ! " Ces dernières semaines, les swattings se sont multipliés en France, touchant d'importants gamers comme Xewer ou la Team Solary. Pour ces derniers, le swatter avait fait croire à une prise d'otages dans leurs locaux. Les auteurs de ces canulars risquent deux ans d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende.
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