Cantal : un nouveau laboratoire pour comprendre la foudre

Un laboratoire de recherche sur la foudre vient de se monter à Champs-sur-Tarentaine, dans le Cantal. Il est dirigé par un astrophysicien que nous avions rencontré en 2007, alors qu'il était scientifique indépendant. Ce lieu dédié à la recherche cherche aussi à diffuser ses connaissances au public.

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Le village de Champ-sur-Tarentaine, dans le Cantal, possède à présent son laboratoire de recherche sur la foudre, dirigé par Raymond Piccoli. France 3 avait rencontré ce passionné de ces phénomènes météorologiques en 2007, lorsqu’il exerçait en tant que scientifique indépendant.

Si la foudre peut paraître commune, mais sa puissance est sous-estimée. « L’équivalent de la production annuelle des 58 réacteurs nucléaires français réunis, » c’est la puissance énergétique que contiendrait un simple éclair, soit 50 gigawatts, explique Raymond Piccoli.

Mais pourquoi s’installer dans le Cantal ? « Parce qu’on y est royalement bien pour travailler sur les phénomènes orageux. Car le cœur de métier du laboratoire, c’est l’analyse et l’étude des effets de la foudre au point d’impact ». Le scientifique a formé autour de lui une équipe internationale « éclatée » de 16 chercheurs, ingénieurs et techniciens, avec qui il communique en ligne. Cinq permanents travaillent avec lui sur le site cantalien.

 

La foudre produirait du plastique?

L’étude des conséquences de la foudre se concentre sur l’observation d’échantillons retrouvés sur un point d’impact. « Ce sont des morceaux et résidus retrouvés sur une maison foudroyée. On les découpe, on les met dans des tubes et ça va partir par voie postale pour analyse sur deux sites, aux États-Unis ou en Allemagne ».

Une des géologues associés au laboratoire, Marie-Agnès Courty, a par exemple mis en évidence la formation de polymère dans les zones frappées par la foudre. Ces observations, le laboratoire les communique à la communauté scientifique et au public. Qui sait, même minimes, celles-ci pourront peut-être amener à une découverte majeure.

Un laboratoire pédagogique

« Nos collègues américains ont découvert en 2011 qu’au-dessus de la troposphère se formait de flashs gammas très importants mais aussi de l’antimatière (formée d’électrons et de positrons, NDLR), explique Raymond Piccoli. Le couple électron-positron est une des règles les plus fondamentales de l’univers. Ça ouvre des champs extrêmement importants ».


Et pour donner des informations au grand public, un petit espace muséographique vient d'ouvrir. On peut ouvrir les vitrines et toucher des objets qui se sont trouvés à proximité d'un éclair ou comprendre le fonctionnement d'un paratonnerre. Toutefois, on ne peut le visiter qu'en petit groupe et sur rendez-vous selon les agendas des scientifiques.

Ce laboratoire organisera le deuxième symposium sur la foudre, avec 80 chercheurs venus du monde entier, à Aurillac les 10 et 11 mai 2017.

 

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