La reprise de l’épidémie de Covid-19 et la mise en place nouveaux protocoles sanitaires inquiètent. Les traiteurs du Cantal, comme partout en Auvergne, enregistrent des annulations en cascade. Un manque à gagner considérable en ces fêtes de fin d’année.
C’est un nouveau coup dur pour les traiteurs déjà fortement touchés par le contexte sanitaire. Les réservations faites sur le mois de décembre sont annulées les unes après les autres et les demandes de devis sont au point mort. En cause : la recrudescence de l’épidémie de coronavirus et l’arrivée du nouveau variant Omicron encore plus contagieux.
Le président de l'Union des métiers des industries hôtelières (Umih) du Cantal, Thierry Perdet souligne : "Les comités d'entreprise annulent leur arbre de Noël et leur repas de fin d’année comme les centres communaux d’action sociale. Certaines municipalités renoncent également aux évènements festifs. Les maires ne veulent pas prendre le risque de créer un cluster pour un repas de fin d’année".
Les annulations se multiplient et le pourcentage risque d'augmenter. Une catastrophe au moment où les entreprises estimaient se relever doucement de la crise. Surtout quand le mois de décembre peut représenter jusqu’à 40 voire 50% du chiffre d’affaire.
"Le lendemain des annonces gouvernementales, le téléphone a sonné. A chaque fois pour annuler. Les organisateurs ont peur du contexte" se désole Christian Vabret, gérant d’un hôtel-restaurant à Vézac même s’il comprend ces décisions. Puis il ajoute : "Nous avons déjà perdu plus de 350 repas. Ces repas de fin d’année ne seront pas reportés. Nous ne révérons jamais cette clientèle. C’est une perte de chiffre d’affaire". Mêmes annulations en cascade pour un traiteur de Saint-Flour. Il déclare : "Le contexte est anxiogène. Nous avons perdu plus de 500 repas". Une déception pour ces professionnels de l'événementiel : "On ne rattrapera jamais ce qui a été perdu. J'ai peur de revivre la même situation que l'année dernière. Financièrement, je ne le supporterai pas".
Le président de l’Umih du Cantal est régulièrement contacté. "Nombreux m’appellent pour faire remonter toutes ces annulations. Le dernier, en date, est le gérant du bowling d’Ytrac. Il m’a indiqué, à ce jour, enregistrer une perte de 31000 euros à cause des annulations".
Les demandes de chômage partiel se multiplient
Les traiteurs et organisateurs d’évènements se tournent vers les services de l’Etat pour faire des demandes du chômage partiel. Le président de l’Umih du Cantal indique : "Je viens d’être contacté par un traiteur. Sa demande de chômage a été invalidée. Il a reçu un courrier disant : Pour prétendre à l’éligibilité de l’activité partielle, des justificatifs sont demandés afin de confirmer une baisse de chiffre d’affaire de 80%. Or à ce stade, nous ne pouvons appréhender une dégradation chiffrée de la situation économique de votre entreprise".
Ce type de réponse est incompréhensible s’insurge Christian Vabret. "Actuellement, les annulations tombent. Mais elles ne pourront être réellement chiffrées que fin décembre voir début janvier. Le mois doit être terminé pour évaluer les pertes et savoir si le chiffre d’affaire a chuté ou non de 80%. En attendant, ce traiteur, comme d’autres, ne peut pas déclencher son chômage partiel. Or c’est maintenant qu’il en a besoin".
Lors du congrès national de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie qui s’est tenu à Strasbourg, du 22 au 25 novembre, le ministre de l’économie Bruno Lemaire a indiqué que les situations seraient étudiées au cas par cas dans chaque département. L’objectif étant d’aider les entreprises et éviter qu’elles ne mettent la clef sous la porte.