Alors que le prix des énergies ne cesse de grimper, un habitant du Cantal a transformé sa maison pour aller vers la résilience et l’autonomie. Maintenant convaincu, il conseille des familles engagées dans la même démarche.
Après bien des travaux, la maison de de Didier Filpo à Sansac-Veinazès dans le Cantal est quasi autonome en énergie : panneaux photovoltaïques pour produire de l’électricité, thermiques pour récupérer de la chaleur, récupérateur d’eau et poêle de masse (où le foyer est inséré dans une grosse maçonnerie afin qu’une courte flambée le fasse monter en température et que la chaleur soit restituée pendant plusieurs heures) permettent de limiter les besoins.
Pour cela il a dépensé 20 000 euros, une somme qu’il juge dérisoire face aux enjeux environnementaux : "Quand on commence à vraiment prendre conscience de la difficulté, entre guillemets, de faire de l’eau chaude, à quel point on est dépendant des éléments extérieurs, et bien on va faire un petit peu plus attention, prendre des douches chaudes un peu moins longtemps, faire plus attention à notre consommation et du coup naturellement on va commencer à se lancer dans une démarche de décroissance mais avec plaisir parce que ça n’est pas contraint" dit-il.
La résilience comme boussole
Convaincu que tout cela fonctionne, que sa famille n’a pas à se priver, il précise : "Etre autonome, c’est être capable de se passer plus ou moins complétement de tout ce qui est fourni par les réseaux extérieurs : l’électricité, l’eau, etc… La résilience, c’est se dire que tant que tout cela arrive facilement et que ce n’est pas trop cher, parfait, on en profite ; mais en revanche je mets en place tout ce qu’il faut pour ne pas être impacté le jour où il y aura des coupures plus ou moins longues. Deux mille euros, c’est ce qu’a payé ma mère quand elle a fait une installation de chauffage central au gaz et depuis elle en a pour 2 000 euros de gaz par an. Nous on a mis 12 000 euros, et depuis on n’a que 80 euros de dépense par an".
Diffuser la méthode
Depuis un peu moins de deux ans, Didier Flipo conseille les personnes qui souhaitent s'orienter vers l'habitat autonome. Avec Rémi Richat, il a écrit un livre La Maison résiliente aux éditions Terran. "Il y a une demande qui va en explosant, les gens sont de plus en plus conscients qu’ils ont besoin d’agir à ce niveau-là. Il y a un vrai besoin et c’est un plaisir de pouvoir aider à avancer là-dessus".
Il a déjà aidé une dizaine de familles ; elles seraient près d’une quarantaine dans le Cantal à s’orienter vers ce type d’habitat.