"Dernière chance" de rénovation pour un buron du Cantal, choisi par la Mission Patrimoine de Stéphane Bern

Un buron du Cantal, situé sur la commune de Molèdes, a été retenu parmi les 100 "projets de maillage" lauréats de la Mission Patrimoine de Stéphane Bern. Le buron de Margemont bénéficiera donc de financements pour se refaire une beauté et retrouver son aspect d’il y a 100 ans.

Le buron de Margemont, situé sur la commune de Molèdes dans le Cantal, fait partie des 100 projets lauréats de la Mission patrimoine, comme l’a annoncé Stéphane Bern lundi 30 août. Un sauvetage in extremis pour le seul buron de la commune, où on se réjouit de cette nouvelle : « C’est un buron qui était dans un état de ruine car une partie de la toiture s’était effondrée. Heureusement il a été racheté par un couple massiacois qui travaille en région parisienne. Ils ont souhaité le réhabiliter comme il était à l’origine. C’est une tâche d’une ampleur conséquente. Il faut respecter l’architecture d’origine et les matériaux utilisés. Il y a eu un parcours préfectoral pour avoir les autorisations nécessaires, parce que ce buron est protégé », explique le maire de la commune de Molèdes Jean-François Landes.

Une rénovation de la dernière chance

La délégation du Cantal de la fondation a mis en avant ce buron « unique », datant de 1906, pour être financé : « C’est un buron important qui comporte des chambres et des logements à l’étage. Il est constitué de volumes différents des burons plus traditionnels et plus modestes. Ce buron est tout à fait original et représentatif d’une spécificité. Il est en très mauvais état : si on n’intervient pas rapidement, il va disparaître », raconte Marc Ganuchaud, délégué départemental de la Fondation du Patrimoine dans le Cantal. Selon lui, la charpente est éventrée, les maçonneries sont en mauvais état… Cette rénovation est sa « dernière chance » de ne pas tomber définitivement en ruine.

Une histoire riche

Si ce buron a été choisi, c’est aussi pour son histoire, liée à la résistance : « On l’appelle le Maquis Relai de Margemont. C’est un buron qui a servi de relai aux résistants qui allaient combattre au Mont Mouchet. Au printemps 1944, il y a à peu près 3 000 résistants qui sont passés. Les gens venaient du Puy-de-Dôme, se retrouvaient là avant de partir. Ils venaient en vélo, car il n’y avait pas de route », raconte le maire Jean-François Landes. Pour l’heure, on ignore le montant exact accordé par la fondation, mais Marc Ganuchaud affirme qu’il s’agira d’une somme « importante » qui devrait représenter « au moins la moitié » du coût total des travaux.

Des conditions de financement strictes

Ces travaux s’annoncent importants : « Ce sera une reproduction quasiment à l’identique du buron à sa construction. La charpente est à reprendre, il y aura toute la couverture à refaire en ardoise de Lozère. Les maçonneries seront rénovées dans leur état initial, idem pour les menuiseries », détaille Marc Ganuchaud. Pour être aidé par la fondation, le projet de rénovation doit être strictement identique à l’état initial. Le buron de Margemont n’échappe pas à la règle. Tous les travaux effectués devront au préalable être validés par l’Architecte des Bâtiments de France, même s’il ne s’agit pas d’un monument historique.

Un cadre exceptionnel 

Pour le maire Jean-François Landes, voir ce buron rénové est un vrai soulagement : « C’est notre seul buron, il a cette histoire que tout le monde connait et c’est vrai qu’on était un peu désespérés de le voir s’écrouler. On a même envisagé de le racheter avec la commune pour le restaurer, et heureusement ce couple est arrivé en fin d’année dernière. C’est bien qu’il ait été sélectionné, ça va les aider et ça va mettre un peu en lumière notre commune. On a une jolie commune rurale, en plus, le buron est sur le point haut du pays de Massiac, c’est un peu la porte d’entrée du Cézallier et c’est magnifique. C’est à côté de la brèche de Gignol, avec un point de vue sur toute la région, le cadre est vraiment très beau. Le buron est à 300 mètres du département du Puy-de-Dôme. »

Ces paysages ont aussi joué dans le choix de la fondation d’attribuer des fonds à ce buron : « Il associe une architecture tout à fait originale - particulièrement bien adaptée à sa fonction, qui est d’accueillir des vaches, des veaux et de fabriquer du fromage – dans des conditions de réalisation tout à fait exceptionnelles en pleine montagne, dans des sites remarquables… Souvent les burons se trouvent sur des lieux absolument magiques, il y a une cohérence entre l’architecture et le paysage assez exceptionnelle. C’est aussi représentatif de métiers et de savoir-faire qui se perdent », précise Marc Ganuchaud. Ce patrimoine humain, social, économique et architectural sera bientôt restauré grâce à la fondation.

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