Le Cantal n'aurait que 50 dentistes pour 100 000 habitants, le ratio le plus faible de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Pour apporter une solution à la population, la Région et l'Union Régionale des Professionnels de Santé ont financé l'aménagement d'un container. Après 8 mois en Ardèche, il est installé à Chaudes-Aigues, depuis janvier.
A Chaudes-Aigues (Cantal), les 800 habitants sont soulagés. Deux ans après le départ du dernier dentiste, ils peuvent à nouveau se faire soigner, dans un container aménagé. « Sur Neuvéglise, la commune voisine, c’était complet. Il nous fallait faire 30 km pour faire les soins. J’avais d’autres soins à faire alors c’est bien tombé, je suis venu ici », explique Benoît Charbonnel, patient du GreenCab. Chaque jour, ce dentiste, proche de la retraite, reçoit près d'une quinzaine de patients avec des problématiques dentaires souvent aggravées par un accès aux soins tardifs. « Les premiers temps, j’ai vu des cas qui m’ont beaucoup étonné, pas effrayé, mais beaucoup étonné. Maintenant, je trouve que j’ai des cas un peu plus habituels qui arrivent heureusement. La situation reste quand même préoccupante », raconte le docteur Philippe D., chirurgien-dentiste.
Des difficultés à trouver un dentiste
Pour y remédier, la Région et l'Union Régionale des Professionnels de Santé ont investi 240 000€ pour ce cabinet implanté en fonction des besoins. Le Cantal ne compte qu'une cinquantaine de praticiens pour 100 000 habitants le ratio le plus faible de toute la région AURA. Obtenir un rendez-vous relève souvent de la chasse au trésor pour les patients, selon le docteur : "Il y en a qui viennent de la Lozère, de toute la communauté de commune de 25 000 habitants… Cela va même au-delà puisque j’ai reçu une patiente qui venait d’Aurillac, qui est quand même à 90 km. Elle ne trouve pas de dentiste sur Aurillac-même. » Ce patient a besoin d'une prothèse depuis des mois. Grâce à l'arrivée du Green Cab, ce cabinet temporaire et son équipement de pointe, fini la galère. « Ça fait 2 ans que je n’avais pas pris de rendez-vous. On avait pris l’habitude que ce soit très difficile de trouver un rendez-vous, donc on laissait traîner les choses. Mais, au bout d’un moment, il faut arrêter », affirme Yves Chassany, patient du GreenCab.
Attirer des praticiens
La commune prend à sa charge la location du container : 3 400€ chaque mois, avec l'espoir de trouver un dentiste intéressé pour y faire un essai et s'installer à Chaudes-Aigues. Michel Brousse, maire de Chaudes-Aigues indique : « Jusqu'à présent, quand on avait des contacts avec des praticiens, on n’avait pas le cabinet dentaire donc il fallait investir dans un cabinet dentaire. C’est 150 à 180 000 euros, alors qui finance ? Qui paye le loyer ? De fil en aiguille, le praticien partait, notre problème n’était pas réglé et on repartait pour un tour. L'idée est d’attirer des praticiens qui ne connaissent pas forcément le Cantal et de lutter contre les a priori sur le Massif Central et comment on y vit. On y vit très bien ! Là, en plus, ils ont l’outil pour s’installer et travailler. » En Ardèche, la même expérimentation a permis l'installation définitive d'un dentiste. A Chaudes-Aigues, le GreenCab devrait rester jusqu'à l'automne. Un couple de dentistes a postulé pour venir y faire un essai.