Et si vous profitiez d’Halloween pour vous raconter des histoires à se glacer le sang ? Lieux maudits, fantômes, morts-vivants…On vous raconte quelques contes et légendes mystérieuses qui auraient lieu en Auvergne pour vous faire frissonner d’effroi.
À l’occasion d’Halloween, ce mercredi 31 octobre, quoi de mieux que d’essayer de se faire peur en se racontant de vieilles histoires à se donner la chair de poule ? En Auvergne, les contes et légendes terrifiants ne manquent pas. Petit tour d’horizon d’histoires auvergnates qui glacent le sang des plus courageux. Allumez les bougies, éteignez les lumières… Daniel Brugès, auteur et illustrateur du Cantal, vous raconte.
La procession des Trépassés
La plupart savent que le 1er novembre, jour des morts, est le moment idéal pour se faire peur. Daniel Bruges a une histoire parfaite pour cela. Il raconte : “Il y a très longtemps, dans la nuit du 1er au 2 novembre, près d’Aurillac, dès que les premiers coups de cloche de l’église se faisaient entendre, on pouvait assister à une procession macabre. En fait, tous les habitants de la ville qui devaient mourir en cours d’année se suivaient dans un défilé très surprenant. On raconte qu’ils franchissaient le porche de l’abbaye Saint Géraud près d'Aurillac. Ces silhouettes, vêtues d’un linceul blanc, sillonnaient les rues très lentement, à l’image de fantômes. Tous ces futurs trépassés allaient vers le cimetière comme s'ils étaient attirés par une force. On dit que le squelette de la mort les y attendait pour les amener dans leurs tombes. On dit même qu’un jour, un habitant d’Aurillac, qui ne croyait absolument pas à ces apparitions nocturnes, aurait assisté à une de ces processions et aurait découvert son double au milieu des futurs trépassés. Après cela, il aurait perdu la raison. Depuis ce jour-là, personne n’ose s’aventurer dans la nuit du 1er au 2 novembre dans les rues d’Aurillac au risque de rencontrer les futurs trépassés”.
La chasse volante
Connaissez-vous le Seigneur Pierre de Brezons ? L’auteur nous conte : “Aux alentours de la Toussaint, en l’an 1400, le Seigneur Pierre de Brezons aurait fait assassiner son frère pour s'emparer du pouvoir. L’histoire décrit Pierre de Brezons comme une personne sanguinaire, très redoutée à cette époque. À tel point que, depuis le jour de l’assassinat de son frère, les gens évitaient même de passer la nuit, près de son château, surtout à la période de la Toussaint, et surtout au croisement des quatre chemins de la commune de Brezons (Cantal). Pourquoi ? Car on pouvait y croiser la chasse volante. Qu’est-ce que la chasse volante ? C’est un moment où on peut apercevoir un homme habillé en rouge armé d’un grand fouet avec de grandes lanières. La tradition raconte que cet homme est en réalité le Seigneur assassin qui vient hanter la commune à la période de la Toussaint. Il sillonnerait les montagnes du Cantal chaque 1er novembre. Donc surtout, ne vous aventurez pas dans le plomb du Cantal au moment de la Toussaint”, avertit Daniel Brugès, en plaisantant.
Les filles du Lac Pavin
Autre histoire, celle inspirée par la formation du lac Pavin. Daniel Brugès indique : “Il y a plusieurs versions mais celle-ci est la plus récente”. Il poursuit : “On raconte que dans le village voisin au lac Pavin, il y avait des filles de petite vertu qui aimaient faire la fête et séduire les hommes même mariés. Et un jour, elles auraient refusé les avances de certains garçons possédant des pouvoirs maléfiques. Alors pour se venger, ils auraient imploré le diable qui aurait fait gronder la Terre. Elle se serait fendue en deux, d’où la création des volcans. Et toutes ces filles, habitantes du village, auraient été englouties dans les entrailles du cratère qui se serait formé. Depuis il ne reste qu'un gouffre profond qui se remplit d'eau”.
L’Auvergne, un vivier d’histoires terrifiantes
Pour l’auteur, si l’Auvergne est un territoire propice aux histoires terrifiantes, elle le doit à son relief particulier : “C’est lié à la configuration et aux reliefs montagneux de la région. On a des vallées profondes, qui ont longtemps été isolées, les habitants se complaisant alors à inventer des histoires. Ces histoires servaient au départ à faire peur aux enfants, puis très vite ces légendes ont touché toute la population”. Il ajoute : “La Toussaint était le moment propice pour les conteurs auvergnats pour raconter ce genre d’histoires. Ils profitaient de la période hivernale pour raconter leurs histoires. Ils pouvaient user de la météo des régions montagneuses pour ajouter une ambiance macabre à leurs légendes”. Que ces histoires vous semblent réelles ou légendées, vous ne pourrez désormais plus dire qu'on ne vous les a jamais racontées.