Les chiffres du chômage de l’INSEE ont été publiés mi-janvier et le Cantal, au coude à coude avec la Lozère, tire son épingle du jeu. Le département a le taux de chômage le plus faible de l’hexagone au 3ème trimestre 2020, un résultat en demi-teinte pour le Conseil départemental.
Avec un taux de chômage qui s’élève à 5,5%, le Cantal est le département français où le pourcentage de chômeurs est le plus faible, au coude à coude avec la Lozère (5,6%). La moyenne nationale s’élève, elle, à 9%, selon les chiffres de l’INSEE : « Au troisième trimestre 2020, le nombre de chômeurs au sens du BIT (Bureau international du travail) atteint 2,7 millions de personnes en France (hors Mayotte), en hausse de 628 000 personnes. Sur le trimestre, le taux de chômage au sens du BIT bondit de 1,9 point, à 9,0 % de la population active, après une baisse de 0,7 point le trimestre précédent. Il se situe 0,9 point au-dessus de son niveau d'avant-crise sanitaire au quatrième trimestre 2019 », précise l’INSEE dans une publication.
Un solde démographique négatif
Pour le président du Conseil Départemental du Cantal Bruno Faure, ce résultat encourageant doit être nuancé : « Nous avons quelques offres d’emploi, d’une part, mais le côté négatif qu’il ne faut pas oublier c’est que le département du Cantal se dépeuple. Même si nous sommes devenus attractifs depuis plus de 12 ans, que nous avons un solde migratoire positif, on a un solde naturel largement négatif. On perd 700 habitants en solde naturel et on en gagne 300 en solde migratoire. L’année dernière, on a perdu 400 habitants. »
La création d'entreprise plus difficile
En effet, si le département perd des habitants, la main-d’œuvre est, de ce fait, plus recherchée, mais cela peut pénaliser la création ou l’implantation d’entreprises sur le territoire. « Ca a des contraintes. Une entreprise qui viendrait s’installer dans le Cantal, la première des choses, c’est de trouver des collaborateurs, donc il faudrait faire une campagne pour faire venir des gens dans le Cantal en même temps. Sa capacité à trouver de la main-d’œuvre locale serait compliquée », regrette Bruno Faure. Dans un département en décroissance démographique comme le Cantal, l’économie peut absorber plus facilement les personnes qui arrivent sur le marché du travail, mais les créations d’emplois sont moindres.
Favoriser la formation
Ce faible taux de chômage est aussi lié à une volonté de faciliter la formation : « On favorise l’adaptation des personnes aux emplois qui sont créés en mettant en place des formations. Le département, depuis une quinzaine d’années, s’efforce d’intervenir aussi sur l’enseignement supérieur, pour les 1 400 étudiants d’Aurillac. On essaye de garder les jeunes Cantaliens et aussi les 60% qui viennent de l’extérieur, je me dis que s’ils passent un bon moment, ils pourront ensuite créer leur entreprise ici ou devenir collaborateurs d’une société cantalienne », affirme Bruno Faure. Solutionner le problème démographique tout en favorisant la création d’emploi, c’est l’objectif du Conseil Départemental du Cantal. Au total, 4 500 personnes sont au chômage dans le Cantal.