Conséquence du remaniement, le ministre cantalien de la Cohésion des territoires Jacques Mézard quitte le gouvernement Philippe mardi 16 octobre 2018. Après 16 mois passés au gouvernement, il est remplacé par Jacqueline Gourault à la tête d'un grand ministère de la Cohésion des territoires.
 

Il accompagnait pourtant encore le Premier ministre Edouard Philippe à Clermont-Ferrand vendredi dernier : le ministre de la Cohésion des Territoires et doyen du gouvernement Jacques Mézard a été remercié mardi 16 octobre 2018, remplacé par Jacqueline Gourault nommée à la tête d'un grand ministère de la Cohésion des territoires et qui sera épaulée par Sébastien Lecornu et Julien Denormandie, a annoncé l'Élysée dans un communiqué. Il sera resté un peu moins d’un an et demi au gouvernement. 


Faisant partie des deux ministres issus du Parti radical de Gauche (PRG) avec Annick Girardin, il avait été le premier élu radical à soutenir officiellement la candidature d’Emmanuel Macron à l’élection présidentielle, faisant partie du comité stratégique d’En Marche dès l’automne 2016, comme « oreille des campagnes » du futur président.

Sénateur du Cantal entre 2008 et 2017, président de l’agglomération du bassin d’Aurillac et influent président du groupe RDSE au Sénat, l’élu a d’abord rejoint les rangs du gouvernement comme éphémère ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation (1 mois et 2 jours), avant de remplacer Richard Ferrand à la Cohésion des territoires en juin 2017. A la tête d’un large ministère regroupant les politiques du logement, de la ville, de l’aménagement du territoire, de la ruralité et des collectivités locales, il est secondé par un secrétaire d’Etat, Julien Denormandie, très proche du président de la République.

Son passage au ministère de la Cohésion des territoires aura été consacré pour la grande partie au projet de loi ELAN (évolution du logement et aménagement numérique), qui doit être définitivement adopté au Sénat le 16 octobre. Jacques Mézard s’est par ailleurs particulièrement investi dans le plan Action cœur de ville, lancé en mars 2018 et destiné à redynamiser le centre-ville de plus de 200 villes moyennes, dont les cantaliennes Aurillac et Arpajon-sur-Cère.

 

« Le vilain petit canard du gouvernement »




On présente Jacques Mézard dès les premiers mois de sa fonction sur le départ et fragilisé. Dès juillet 2017, il doit assumer une des premières mesures décriées du gouvernement, la baisse des APL (aides pour le logement) de 5 euros par mois, et faire face à la fronde des office HLM qui le huent lors du congrès de l’USH à Strasbourg en septembre 2017.

Selon le JDD, il aurait manifesté sa réticence face à la réduction de vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires à l’issue du Comité interministériel de sécurité routière en janvier 2018 ; plus officiellement, il demande au micro de France Inter le 27 février, qu’on « tienne compte de la réalité des territoires » : une réaction peu appréciée par certains de ses collègues ministres à tel point que le JDD l’avait surnommé « le vilain petit canard du gouvernement » en mars dernier.

Maires et élus avaient déploré publiquement un « désintérêt » du ministre pour les banlieues et la politique de la ville, l’ancien maire de Sevran Stéphane Gatignon déclarait même que M. Mézard « semblait plus intéressé par son chien » que par les propositions des élus. Jacques Mézard s’est en effet toujours plus montré sensible aux enjeux de la ruralité, dont il était spécialiste reconnu au Sénat, il regrettera d’ailleurs dans les colonnes du Monde le 12 juillet, que le gouvernement ne s’ « appuie trop sur la France urbaine ».
 

Un retour dans le Cantal ?



A 70 ans, Jacques Mézard, avocat de profession, devrait revenir dans le Cantal, qu’il visitait fréquemment dans le cadre de ses fonctions ministérielles (pas moins d’une dizaine de fois en 18 mois). Et selon l'AFP, Jacques Mézard pourrait bénéficier d'un futur renouvellement pour faire son entrée au Conseil constitutionnel. En novembre, il devrait faire son retour au palais du Luxembourg pour retrouver son siège de sénateur (occupé par intérim par Josiane Costes depuis plus d'un an). Par ailleurs, il reste conseiller municipal et communautaire d’Aurillac.
 
Composition du gouvernement
Sur proposition du Premier ministre, le Président de la République a nommé :
Monsieur Jean-Michel BLANQUER, ministre de l’Education Nationale et de la Jeunesse ;
Monsieur Christophe CASTANER, ministre de l’Intérieur ;
Madame Jacqueline GOURAULT, ministre de la Cohésion des Territoires et des Relations avec les Collectivités Territoriales ;
Monsieur Franck RIESTER, ministre de la Culture ;
Monsieur Didier GUILLAUME, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation ;
Monsieur Marc FESNEAU, ministre auprès du Premier Ministre, chargé des Relations avec le Parlement ;
Monsieur Sébastien LECORNU, ministre auprès de la ministre de la Cohésion des Territoires et des Relations avec les Collectivités Territoriales, chargé des collectivités territoriales ;
Monsieur Julien DENORMANDIE, ministre auprès de la ministre de la Cohésion des Territoires et des Relations avec les Collectivités Territoriales, chargé de la ville et du logement ;
Madame Marlène SCHIAPPA, secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations ;
Madame Emmanuelle WARGON, secrétaire d’Etat auprès du ministre d’Etat, ministre de la transition écologique et solidaire ;
Madame Christelle DUBOS, secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Solidarités et de la Santé ;
Monsieur Mounir MAHJOUBI, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’économie et des finances et du ministre de l’action et des comptes publics ;
Madame Agnès PANNIER-RUNACHER, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie et des Finances ;
Monsieur Gabriel ATTAL, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education Nationale et de la Jeunesse ;
Monsieur Laurent NUNEZ, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Intérieur.
 
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