Une page de 53 ans s'apprête à se tourner: les gérants du seul hôtel au pied du viaduc de Garabit, mettent en vente la propriété familiale ainsi que deux bateaux. Un cas emblématique qui n'échappe par à la règle des difficultés rencontrées dans le Cantal pour trouver un repreneur.
Depuis mardi 24 avril, on peut trouver une annonce insolite sur un site de petites annonces en ligne: un bateau de promenade et un bateau restaurant à vendre pour la coquette somme de 400.000 euros. Derrière cette vente, se trouve également la mise en vente de l'hôtel-restaurant 3 étoiles Garabit, qui se trouve au bord de la Truyère.
La famille qui gère l'établissement depuis 1965 décide de passer la main: Marie-Thérèse et Emmanuel Cellier n'ont plus "la force de se battre" et ont fait appel à une agence pour céder leurs biens situés dans la commune de Val d’Arcomie.
Si la fréquentation liée au viaduc de Garabit n'a pas baissé, la propriétaire nous confie qu'"il est de plus en plus compliquer de trouver des saisonniers pour travailler" avec des employés âgés en moyenne de 45 à 68 ans. "On ne peut plus assumer les charges" : les travaux et les investissements avoisinent les 70.000 euros annuels pour les 40 chambres.
Le dernier lieu de tournage du réalisateur Henri-Georges Clouzot
Seul hôtel au bas du monument de Gustave Eiffel, ouvert d'avril à novembre, il bénéficie d’une situation enviable au bord du lac de Garabit. Les cinéphiles reconnaîtront le "Garabit Hôtel", alors baptisé "Hôtel du Lac" qui avait servi de lieu de tournage du dernier film mythique et inachevé d’Henri-Georges Clouzot, "L’Enfer" (1964), mettant en scène Romy Schneider et Serge Reggiani.
Dans le secteur du viaduc, ils ne sont plus que deux contre quatre établissements dans les années 1960 à pouvoir héberger des touristes. Dans l’autre hôtel situé à Loubaresse en hauteur du viaduc, on ne se plaint pas de la situation économique, malgré les charges tout aussi importantes. La gérante de l’hôtel Beau Site Annie Bigot estime que « l'autoroute ouverte en 1993 (leur) a fait gagner un mois de saison ».
Dans le Cantal, la reprise des établissements hôteliers est une problématique connue : pas moins de 80 hôtels, dont 30 hôtels-restaurants sont à vendre.