Après une saison estivale déjà raccourcie, les plagistes de Menton ont eu une mauvaise nouvelle il y a à peine 15 jours. La préfecture leur refuse une ouverture à l'année de leurs établissements. Il faut donc tout démonter et, surtout, licencier près de 50 CDI.
Après avoir travaillé tout l'été ici, Rémi Camici pensait passer aussi l'hiver derrière les fourneaux de cette plage privée de Menton.
C'est en tout cas ce qu'on avait laissé entendre aux plagistes : une ouverture à l'année. En vain, la préfecture a refusé la dérogation demandée par la mairie : "mon sentiment, c'est le dégoût, car on s'investit toujours dans la restauration. On s'est retrouvé le bec dans l'eau après la triste nouvelle que nous a annoncée notre patron, qui est malheureux lui aussi", explique Rémi Camici, embauché comme chef cuisinier.
Pour Rémi Camici, plus de CDI, son contrat se termine par une rupture conventionnelle. Pas de quoi affoler le jeune homme, qui a 20 d'expérience derrière lui : "je n'ai pas de problème pour rebondir, je suis passionné par mon métier et je travaille déjà sur d'autres projets. J'ai juste de la peine pour ceux qui ont perdu leur emploi", conclut le Mentonnais.
Frais énormes
Plus délicat en effet pour d'autres salariés. Rien que pour le patron de Rémi, ce ne sont pas moins de 5 CDI qu'il a fallu rompre avec les 45 jours de préavis à verser aux employés.
Autant de dépenses qui s'ajoutent à celles du démontage de la structure : "entre le démontage et le remontage, on en a déjà pour 50.000€. Après, il y a tous les frais d'électricité, de plomberie et les licenciements avec les ruptures conventionnelles", explique Thibault Martin, l'un des sept plagistes concernés par cette situation à Menton.
Une situation délicate pour ces plagistes qui ont consenti de lourds investissements pour répondre au cahier des charges : "on est déçus, c'est des investissements qui approchent parfois le million d'euros !", résume Rocco Loisi, le président du Syndicat des plagistes de Menton.
Face à ces difficultés, la préfecture a indiqué tolérer l'installation de tables en plein air dès lors que les structures seront démontées. Mais ce démontage ne devrait pas intervenir avant fin janvier.