Retraites et 49.3 : Jean-Yves Bony, député LR du Cantal, ne s'interdit pas de voter une motion de censure transpartisane

"Ça a été assez violent" : Jean-Yves Bony, député LR du Cantal, n'a toujours pas digéré le recours au 49.3 par le gouvernement. Concernant le vote d’une motion de censure transpartisane, le parlementaire dit s'interroger et souhaite mettre à profit le week-end pour arrêter sa décision.

Jean-Yves Bony souhaitait voter contre la réforme des retraites, avant qu'il ne soit empêché par le recours au 49.3 dégainé par le gouvernement. Votera-t-il une motion de censure transpartisane ?

Je n’ai pas pris encore totalement connaissance de la teneur des motions. Je n'ai pas vu la liste encore des gens qui ont cosigné les motions. Celle de Liot  (groupe de l'Assemblée signifiant : Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires, ndlr), la transpartisane, je ne l'ai pas non plus vue. Je vais prendre un peu de recul parce qu'on en a besoin. Ça a été assez violent. Moi, j’ai trouvé ça violent. Donc, je prends du recul. Et puis je prendrai ma décision de voter ou pas une motion transpartisane dans le week-end.   

"Ce n’est pas parce qu'on évoque une motion, qu'on provoque le chaos. Le chaos, c'est le président qui a fait le choix du 49.3"

Jean-Yves Bony, député LR de la 2e circonscription du Cantal

Le député se dit déçu pour la démocratieen évoquant le recours au 49.3 par le gouvernement, l’empêchant ainsi de pouvoir exprimer son opposition à cette loi. Il faut qu'on ait une réforme plus globale où l’on puisse intégrer le travail. Il y a tout un tas de choses qu'on peut améliorer largement. Aujourd'hui, on est parti sur le petit bout. Ce petit bout ne convient pas aux gens. D’abord, il est très mal expliqué. Cette réforme arrive à un moment où les gens ont du mal à se chauffer, ils ont du mal à se nourrir. À se nourrir, en France. Quand on voit les caddies, les gens commencent à compter, à regarder. Il faut qu'ils aillent un peu faire leurs courses nos chapeaux à plume, parce que là ça devient infernal. Dans le Cantal, on n'a quand même pas des gros salaires. Ce sont des petites retraites, ce sont des petits salariés. Aujourd'hui, on est là pour les aider et les écouter surtout. Je ne suis pas là pour les couler”, revendique-t-il.

Cette amertume, Jean-Yves Bony l’a partagée sur ces réseaux sociaux via un message. Quand on lui demande, si la possibilité de voter une motion de censure serait l’expression de sa déception, la réponse est directe : oui, je suis exactement dans cette attitude. Ensuite, je ne veux pas le chaos. Mais le chaos, ce n’est pas moi qui l'ai provoqué. Ce n’est pas parce qu'on évoque une motion, qu'on provoque le chaos. Le chaos, c'est le président qui a fait le choix du 49.3. Moi, je ne veux pas être accusé, parce que la majorité commence à nous dire que c'est à cause de nous. C’est quand même cocasse. 

Le député poursuit : “aujourd'hui, on ne peut plus s'exprimer en nous disant : si vous n’êtes pas sage, on va dissoudre. Si vous n’êtes pas sage, vous allez mettre le chaos. Moi, je n’ai pas été élu pour ça. Moi, j'écoute mes électeurs. Et puis s’il y a la dissolution, il y aura dissolution. On ne peut pas s'attacher à un poste comme ça. S’il y a dissolution, je suis prêt à aller devant les électeurs, je ne vais pas faire comme on vient de faire avec le 49.3. Ils n’ont pas osé aller devant le vote. Moi, ça ne me gêne absolument pas d’aller voir mes électeurs. S’ils pensent que je n’ai pas bien fait et bien, ils me renverront chez moi et puis j'irai chez moi. Il faut accepter aussi que de temps en temps, on écoute la rue, on écoute les gens. Nous, on fait du terrain. Moi, je fais beaucoup de terrain le week-end. Je vois des gens. 

Jean-Yves Bony souhaite choisir librement

Quand on lui parle de la ligne des LR annoncée par Éric Ciotti, président des Républicains, à la sortie d’une réunion du groupe, ce jeudi 16 mars, le parlementaire met en avant la liberté de chacun. “On peut dire démocratiquement que les LR ont décidé de ne pas poser de motion de censure. Et de ne pas apporter un soutien à une motion de censure. On a voté démocratiquement, c'est la solution qui a été majoritairement adoptée. Ensuite, je pense qu'on est les uns et les autres libres.  

En conclusion, Jean-Yves Bony pense : “qu'il n’y a pas 36 solutions. Le président doit sortir du palais et puis retirer cette réforme qui ne passe pas.” Il lui reste désormais deux jours pour faire son choix, avant que les motions de censure ne soient débattues ce lundi 20 mars, à l’Assemblée nationale.  

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