Au lendemain de la mobilisation contre le recours au 49.3 par le gouvernement, dans le cadre de la réforme des retraites, les rassemblements et les grèves se poursuivent dans le Puy-de-Dôme, ce vendredi.
“La Première ministre a décidé un coup de force contre la majorité de la population, il faut le prendre comme ça. Et contre les organisations syndicales qui, depuis le 19 janvier, disent non à ce projet”, s’exprime Frédéric Brochard, secrétaire départemental de Force Ouvrière (FO) du Puy-de-Dôme. “C'est fort désolant, on voit que nous sommes face à un gouvernement autoritaire qui ne sait qu’utiliser la violence. Madame Borne essaye d’imposer son pouvoir par la violence. Mais aujourd'hui, on voit que la population, les jeunes, les lycéens et lycéennes sont déterminés”, ajoute Olivia Lalande, responsable fédérale de la Voix lycéenne.
"Comprenez à quel point ça peut être ressenti comme un déni de démocratie, comme un viol de la démocratie"
Frédéric Brochard - Secrétaire départemental FO 63
Pour répondre au gouvernement, à Clermont-Ferrand, comme dans toute la France, un rassemblement spontané s'est formé devant la préfecture.“ Les organisations syndicales ont tout de suite réagi et ont décidé d'appeler dans l'immédiateté les militants disponibles devant la préfecture du Puy-de-Dôme. Vous aviez, hier soir, 2000 personnes qui ont défilé dans les rues de Clermont, qui sont partis de la préfecture. Avec un appel clair à la poursuite de toutes les actions particulières”, décrit Frédéric Brochard.
“La question de départ est simple : pourquoi le 49.3 ? Parce que le gouvernement a compris qu'il était minoritaire, que son texte ne passait pas. Comprenez à quel point ça peut être ressenti comme un déni de démocratie, comme un viol de la démocratie. Et je crois qu'il faudrait insister là-dessus. Je suis minoritaire, mais je veux quand même imposer quelque chose, comment est-ce possible dans une démocratie ? Il y avait déjà une colère qui était profonde depuis un certain temps. Là, elle explose. Les organisations syndicales ont mis en garde en disant que le refuge ou l'obstination du gouvernement était lourd d'une explosion sociale, d'une situation explosive”, poursuit-il.
Tram et bus à l'arrêt
Suite à cette journée de forte mobilisation, le mouvement de protestation ne désemplie pas. Le réseau T2C, des transports urbains de Clermont-Ferrand, est depuis ce vendredi matin à l’arrêt. “On sait que la grève se poursuit à la SNCF, qu'elle se poursuit dans toute une série d'établissements scolaires. Qu’elle se poursuit sur les établissements de santé. Je pense au CHU, à l’hôpital de Riom, à d'autres endroits. Dans différentes entreprises de la métallurgie, il y a des débrayages, il y a des assemblées générales à l'appel des organisations syndicales présentes sur ces entreprises”, ajoute le secrétaire départemental de FO.
Également, depuis ce vendredi matin, le lycée Blaise Pascal de Clermont-Ferrand est bloqué.”On est sur un blocus pacifique qui s'inscrit dans la mobilisation contre la réforme des retraites. Il n’y a pas eu de violences. C'est une réponse au 49.3 qu'a prononcé Mme Borne, hier à l'Assemblée nationale”, décrit Olivia Lalande. “Aujourd'hui, on est que sur le lycée Blaise Pascal avec les forces militantes que nous avons. Mais la semaine prochaine nous pensons nous étendre sur le lycée Ambroise Brugière et sur les lycées de quartiers populaires. Sur le lycée Ambroise Brugière, ils ont essayé ce matin. Mais ça n'a pas fonctionné", ajoute-elle.
Les lycéens ont reçu le soutien des différentes organisations comme nous l’explique la responsable fédérale de la Voix Lycéenne. “Le blocus du lycée a reçu les soutiens d'autres organisations comme la CGT notamment. Les jeunesses communistes. On a même des professeurs qui sont venus nous soutenir.”
Une réunion intersyndicale est prévue à 14h00
L’Intersyndicale départementale doit se réunir à 14h00 au siège de l'UDF0, pour décider des suites à venir. “Nous allons voir cet après-midi comment nous allons faire, mais dites-vous bien que notre volonté, c'est bien celle d'organiser les choses syndicalement, d'amplifier la grève. C'est très simple, Macron ne comprend que le rapport de force, il tente le rapport de force avec son 49.3. Nous allons lui répondre au 49.3 par un 49.3 contre Macron, ça s'appelle la grève”, explique Frédéric Brochard.
De leur côté, les lycéens vont tenter de multiplier les actions de tractage et d’information, “par notre compte Instagram, notamment. On va essayer de discuter au maximum avec nos camarades de collèges et de lycées pour justement les sensibiliser, les informer à ce sujet. Oui, il y a eu un 49 3. Oui, c'est difficile pour le moral, mais par contre, la modélisation continue”, dit avec détermination Olivia Lalande.
L'esprit général est clair, celui de continuer à mobiliser partout, tout le temps, avec comme prochaine perspective à l’échelle nationale, l'appel de l’intersyndicale à une nouvelle journée de mobilisation le jeudi 23 mars prochain.