Salon de l’agriculture : "Si les conditions étaient atroces pour nos animaux, on ne viendrait pas"

Les animaux du salon de l’agriculture à Paris seraient "épuisés sous la lumière artificielle, dans le bruit et des enclos trop petits" a affirmé la députée écologiste Sandrine Rousseau dans les médias. Les éleveurs présents sur le salon réagissent.

Plus de 4 000 animaux sont présents depuis le samedi 24 février au salon international de l’agriculture à Paris. Dans le hall principal, on retrouve les vaches, les cochons et les moutons. Et ce sont eux que la députée écologiste Sandrine Rousseau estime "Epuisés sous la lumière artificielle, dans le bruit et des enclos trop petits. Ils prennent des médicaments pour être calmés. Je n'irai pas dans ce hall"

Pendant toutes ces années, je n’ai jamais eu de souci avec une vache

Claude Duval, éleveur de Salers dans le Cantal

Claude Duval est éleveur de vaches Salers et c’est le 15e salon international de l'agriculture dans lequel il amène ses animaux. "C’est sûr que quand on emmène les animaux ici, ils ne sont pas aussi bien que chez eux, il faut être réalistes, raconte l’éleveur. Le matin, on va au lavage, on les fait marcher ; le soir, quand le public est parti, on les fait marcher aussi. On ne les laisse pas là attachés par le cou pendant 15 jours". Tous les jours, les visiteurs du salon lui posent des questions sur le bien-être animal, il n’hésite pas à répondre, mais commence à se lasser de devoir se justifier. "On croirait qu’on est là pour faire souffrir les bêtes, alors que c’est tout l’inverse, on est là pour les rendre heureuses. Je suis agriculteur depuis 60 ans, je n’ai jamais maltraité un animal. Les visiteurs qui viennent au salon de l’agriculture, c’est surtout pour voir des animaux, mais à force, il risque de ne plus y en avoir".  

Sur le salon de l’agriculture des affiches rappellent aux 600 000 visiteurs, que "Pour la tranquillité des animaux, je reste à distance, je ne les touche pas, je ne les nourris pas"
Sylvie Ecalle, éleveuse de vaches Jersiaises dans la Vienne, veille au grain. "Je fais attention à ce que les gens ne les caressent pas ou ne leur donnent pas à manger. Je fais tout le temps attention à ce qu’elles boivent de l’eau. On leur apporte souvent du foin pour qu’elles mangent et qu’elles ruminent. Si les conditions étaient atroces pour nos animaux, on ne viendrait pas au salon. On fait attention à nos animaux. Si une vache n’allait pas bien, les vétérinaires viendraient s’en occuper"

Des animaux habitués aux événements

Sur le salon de l’agriculture, on compte près de 16 vétérinaires présents 24h/24, avec un système de roulement tous les deux jours, épaulés par des étudiants vétérinaires. "Les animaux qui viennent, sont sollicités et habitués à participer à des événements comme le salon de l’agriculture. Il n’y a pas de raison d’avoir des situations de stress lorsque les animaux sont habitués", explique l’un des vétérinaires. 
Sur la question de la lumière artificielle, il explique aussi "La lumière optimale pour le bien-être d’un animal, on doit pouvoir nous lire un journal, donc ça veut dire qu’il a besoin d’un peu de lumière pour être bien". Sur les réseaux sociaux Sandrine Rousseau, affirme également qu’"ils (les animaux) prennent des médicaments pour être calmés". À cela, le vétérinaire est catégorique : "Aucun médicament n’est administré aux animaux pour les calmer"

Si un animal est en stress, alors il est conseillé à l’éleveur de ramener l’animal chez lui. Cette semaine, deux animaux sont repartis parce qu’ils montraient des signes de fatigue.

Valérie Le Roy, directrice du salon international de l'agriculture

Au niveau de l’organisation du salon de l’agriculture, plusieurs mesures ont été mises en place. "On est accompagnés par un cabinet extérieur depuis 6 ans et un conseil vétérinaire qui nous font des recommandations, explique Valérie Le Roy, directrice du salon international de l’agriculture. On a 2/3 des bovins qui quittent le salon le mardi soir et sont remplacés par d’autres. Quand ils arrivent, ils ont un passage obligé chez un vétérinaire". La directrice affirme que les animaux qui viennent au salon doivent être "préparés on ne les sort par de leur environnement du jour au lendemain pour les mettre dans une bétaillère et les amener au salon. Ils n’emmèneraient jamais des animaux pas préparés. Ce sont leurs animaux et leur gagne-pain"

Du côté des infrastructures, les stalles des bovins, les cases des porcins et tous les rings ont été équipés de tapis de caoutchouc qui doivent assurer plus de souplesse aux animaux. Au départ du public, la lumière des halls est diminuée en soirée pendant une période minimum de 6 heures. La fin du salon international de l’agriculture, c’est dimanche 3 mars, tous les animaux repartiront alors dans leurs régions respectives. 

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