Ce samedi 4 juin, c’est jour de transhumance vers le Puy Mary, pour plus de 500 brebis. Au départ du site de Récusset, les six éleveurs du groupement pastoral Puy Mary – Volcan du Cantal, accompagnés pour la 1re fois du public venu à leur rencontre.
"L’estive permet une reconquête pastorale." C’est ainsi que Tony Joanny, président du groupement pastoral Puy Mary – Volcan du Cantal, décrit l’importance de ce moment clé de l’année. Lors de cette période, les brebis reprennent des pâtures laissées en friche. Stéphane Chanut, président des jeunes agriculteurs du canton de Salers et organisateur cette transhumance ouverte aux touristes, ajoute que l’estive des ovins "est une pièce maitresse de l’environnement" de ce massif, étant donné son cadre spécifique, qui ne permet pas de réaliser un entretien "mécanisable" de ces surfaces.
C’est dans ce but-là, qu'une collaboration est née entre les six éleveurs et le Grand Site de France Puy Mary. Comme nous l’explique Tony Joanny, réaliser une estive collective permet également de "diminuer les attaques de loups". À plusieurs, les troupeaux sont mieux encadrés lors de la transhumance. Une fois arrivée là-haut, durant tout l’été, "plus de 500 brebis sont gardées par un couple de bergers. Elles sont regroupées dans un enclos la nuit". Les bergers les surveillent quotidiennement, "gèrent les aliments, et les dirigent vers les espaces où pâturer".
La transhumance ouverte au public pour sensibiliser
La nouveauté de cette année, c’est la présence du public. Stéphane Chanut à la charge de les accueillir, avec des animations le matin, et de quoi se restaurer avant d’entamer la grande balade. "Ça nous permet de montrer que qu’il n’y a pas que des bovins dans le cantal. Les personnes viennent ainsi découvrir notre métier" s’enthousiasme Tony Joanny. D’ailleurs il estime que l’activité touristique et l’estive sont liées à l’entretien des espaces du Puy Mary.
Pour Stéphane Chanut, c’est également une manière de les sensibiliser et de rendre compte de l’importance des agriculteurs parfois critiqués. "Ils servent à entretenir le territoire. Quand les promeneurs sont au niveau du Puy Mary, qu’ils veulent regarder une belle vue, ils l’ont. C’est grâce à tout ça."
Ce samedi matin, une centaine de personnes se sont déplacées au site de Récusset, afin d’accompagner le troupeau impressionnant. Avant de grimper les 2,5 kilomètres durant environ deux heures, jusqu’au lieu d’estive, plusieurs tâches doivent être effectuées par les éleveurs avec l’aide d’un vétérinaire. "Les animaux sont marqués à la peinture" précise le président du groupement pastoral. Une fois identifiés, ils doivent être déparasités. Ils sont ensuite contrôlés par le vétérinaire, afin de vérifier qu’ils sont en bonne santé.
En début d’après-midi, tout le monde est prêt. La transhumance peut commencer vers le lieu-dit Impramau, à près de 1 400 mètres d’altitude. Les six éleveurs laisseront la garde de leurs brebis aux deux bergers, avant de les retrouver pour la transhumance inverse au début du mois d’octobre, avant l’hiver.