Des citoyens appellent à bloquer les routes en Auvergne et partout en France le 17 novembre, pour dénoncer la hausse du prix des carburants. Signe de ralliement : un gilet jaune sur leur tableau de bord. Qui sont ces Auvergnats en colère?
Les "gilets jaunes" appellent à un blocage des routes à compter du 17 novembre. A l'instar du bonnet rouge, signe de ralliement des opposants à l'écotaxe en Bretagne en 2013, cette fois c'est le gilet jaune qui fait office d'étendard pour les automobilistes en colère. En Auvergne, le mouvement s'organise. Motif profond de la mobilisation : la hausse du prix des carburants. En un an, le prix d’un litre de diesel a augmenté de plus de 20% et celui de l’essence de 14%. Une inflation qui a commencé en 2014 et qui continuera en 2019 avec respectivement 7 centimes et 3,5 centimes de hausse d'impôt sur le diesel et l'essence. Une stratégie assumée par le gouvernement, au nom de la transition énergétique.
Anthony, l'un des instigateurs du mouvement dans l'agglomération clermontoise exprime son ras-le-bol : "Je suis artisan. Mon véhicule c'est mon deuxième bureau. Je me déplace quotidiennement. Le poste carburant représente 10 % de mon chiffre d'affaires annuel. Depuis quelques temps, mes dépenses en carburant ont augmenté de 100 à 150 euros par mois". Même son de cloche chez Francis Perrenod, routier à Langeac, en Haute-Loire : "Il faut arrêter de nous prendre pour des lapins de 6 semaines. On nous taxe sans proposer de solutions. Si on nous vendait des voitures propres à 6000 ou 8000 euros, on aurait une alternative. Les gens ont besoin de leur voiture. Je suis également motard. Je limite mes sorties moto du week-end. Je suis frappé quand je vois que je dois faire 2 pleins pour mes sorties".
"Mon véhicule c'est mon deuxième bureau"
Un mouvement citoyen
Francis, âgé de 58 ans, n'en est pas à sa première manifestation. Il explique : "Je fais partie de la Fédération des motards en colère. En 1981, j'étais déjà dans la rue pour protester contre la vignette. Pour le 17 novembre, j'aimerais que les commerçants soient solidaires, que tout le monde s'arrête. Une France morte". Lui qui a voté Macron en 2017 tient à ce que le mouvement reste apolitique. Il précise : "Je vois que les gens mélangent tout, parlent aussi des retraites. Il faut rester sur le motif profond de la hausse des prix des carburants. Et surtout ce n'est pas un combat anti-Macron".
Anthony, âgé de 32 ans, manifestera lui pour la première fois le 17 novembre. Il appelle à aller au-delà de la simple dénonciation du prix des carburants. Il affirme : "A la base, ma motivation c'était les carburants. C'est plus largement sur le pouvoir d'achat qu'il faut se rassembler. Il faut que le gouvernement revalorise le taux du SMIC. Le mouvement peut s'installer dans la durée. Rien ne s'arrêtera tant que le gouvernement ne pliera pas". C'est sur les réseaux sociaux que s'organise le mouvement en Auvergne. Depuis la fin octobre, de nombreux groupes Facebook d'automobilistes en colère ont émergé. Une nouvelle forme de contestation citoyenne.