Lundi 4 mai, les présidents des Conseils départementaux de l’Allier, de la Haute-Loire et du Cantal se sont fendus d’une lettre au ministre de la Santé. Ils ne comprennent pas pourquoi leur territoire figure en orange sur la carte du déconfinement. Ils demandent un passage au vert.
Depuis le jeudi 30 avril et la publication de la carte du déconfinement, avec ses départements en vert, orange ou rouge, certains élus ne décolèrent pas. Les présidents des Conseils départementaux de l’Allier, de la Haute-Loire et du Cantal ont même vu rouge et se sont fendus d’une lettre au ministre de la Santé, Olivier Véran, rendue publique le lundi 4 mai.
La lettre commence ainsi : « A notre grande surprise, nous avons découvert que nos départements, pourtant parmi les moins touchés du pays, se sont retrouvés en orange alors que nous étions convaincus de voir nos départements en vert ». Dans le courrier les élus soulignent que dans ces départements « Nos services d’urgence et de réanimation n’ont jamais été débordés. Ils ont été utilisés à moins de 20 % de leurs capacités ».Lettre au ministre @olivierveran pour s’indigner que nos départements @Allierdpt #hauteloire et @cantalauvergne soient classés en orange ! @brunofaure @claude_riboulet #jeanpierremarcon ?? NOUS SOMMES LE COEUR DU PAYS VERT !! ???? pic.twitter.com/LGBptJCWwx
— Cantal Auvergne (@cantalauvergne) May 4, 2020
Contacté, Bruno Faure, président LR du Conseil départemental du Cantal, indique : « Ce n’est pas un coup de gueule mais c’est pour souligner l’incohérence de ces cartes. Sur la première, de la circulation du virus, toute l’Auvergne est en vert. Sur la deuxième, un autre critère a été pris en compte, au sujet de la mobilisation des moyens hospitaliers et notamment en réa. Nos services n’ont jamais été saturés. La preuve en est que nous avons accueilli bien volontiers des patients d’autres régions. Aujourd’hui on nous applique une moyenne régionale. On se dit que c’est complètement incohérent avec ce que l’on vit. Les gens ne comprennent pas ».
Des critères régionaux pris en compte
Claude Riboulet, président UDI du Conseil départemental de l’Allier, ne comprend pas les critères régionaux qui ont été appliqués : « Si je prends le cas particulier de l’Allier, nous avons 60 lits de réanimation, et 14 d’occupés à un ou deux près, dont la moitié par des personnes de Bourgogne-Franche-Comté et d’Ile-de-France. Si on prend le critère de la tension en réanimation, l’Allier n’est pas concerné. A l’échelle régionale, la tension est forte ».Bruno Faure, le de l'exécutif cantalien chef de l'demande de raisonner au niveau de l’Auvergne et non pas en termes de grande région Auvergne-Rhône-Alpes. Il ajoute : « J’espère que nous serons en vert le 7 mai. Si nous ne l’étions pas, et d’une manière générale tous les départements auvergnats, ce serait une véritable incompréhension de la part de la population. Il faut faire attention. Si on termine par quelque chose d’incohérent, vous pouvez avoir des gens qui vous demandent à quoi sert le confinement. Je ne vois pas comment nous ne pourrions pas être en vert le 7 mai prochain ».
Même incompréhension pour Jean-Pierre Marcon, président UDI du Conseil départemental de la Haute-Loire. Il confie : "Cette annonce est très préjudiciable notamment pour tous ceux qui ont oeuvré dans notre département pour que cela se passe le mieux possible. Voir que l'on est mal classés c'est dire que l'on est pénalisés alors que la Haute-Loire était sur le podium des plus performants après le Cantal et le Finistère. Nos indicateurs sont tous bons. Il y a de quoi être mécontent".