Le distributeur français Casino annonce une perte de 2,23 milliards d'euros au premier semestre, alors même que ce jeudi 27 juillet marque la date butoir pour s’entendre sur la restructuration de la dette et la validation d’un plan de reprise ou non.
- 2,23 milliards au premier semestre 2023 dans les caisses du distributeur français Casino d’origine stéphanoise. Une perte nette colossale, contre 259 millions d'euros un an plus tôt. L’annonce du groupe aux 200 000 salariés, dont un quart en France, intervient ce jeudi 27 juillet juste avant l’ouverture des marchés.
Une dette qui ne cesse de s’accroître. Cette dernière s'élevait à 6,1 milliards d'euros au 30 juin, dont 5,5 milliards en France. Un an plus tôt, à la même période, la dette du groupe était de 5,97 milliards.
Un accord possible ?
"Compte tenu des étapes juridiques restant à franchir pour mettre en œuvre la restructuration financière, la situation présente à date une incertitude quant à la capacité du groupe à poursuivre son exploitation", est-il indiqué dans un communiqué. Le groupe est engagé dans une procédure de conciliation sur sa dette et espère trouver un accord avec ses créanciers. Le groupe devrait communiquer sur ce projet de restructuration dans la journée.
Condition pour que les milliardaires Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière, adossés au fonds d'investissement britannique Attestor, puissent reprendre les rênes.
Lors d'un point presse téléphonique jeudi matin, le directeur financier de Casino, David Lubek, s'est dit "confiant" quant à la possibilité de trouver un accord d'ici à la fin de la journée. "Il y a un intérêt commun" à le faire, a-t-il estimé auprès de l’AFP.
Des salariés variables d’ajustement pour les syndicats
Selon le premier syndicat du groupe, Force ouvrière, les repreneurs prévoient de "passer un grand nombre de magasins en franchise", modèle dans lequel la majorité des coûts relèvent du gérant.
La situation de Casino "augure de nouvelles transformations dont les salariés pourraient être une nouvelle fois la variable d'ajustement", a aussi alerté la CFDT Services auprès de l’AFP, pour qui le passage de magasins en franchise serait autant de "restructurations qui ne disent pas leur nom". Elle espère "une réelle implication des pouvoirs publics".
Devant l'Assemblée nationale, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, avait déclaré le 11 juillet que l'État serait vigilant sur "l'avenir des 50 000 salariés du groupe" en France et sur le maintien du siège historique du groupe à Saint-Etienne. Les salariés "n'ont pas à payer pour les erreurs qui ont pu être commises par la direction", avait-il dit.
Les candidats à la reprise de Casino ont indiqué vouloir maintenir le siège à Saint-Etienne et en faire "le centre d'innovation" du groupe.