Il y a six mois, Eric Piolle devenait le premier maire écologiste d'une ville importante. Le travail du premier magistrat suscite depuis la curiosité et interroge parfois le président de la Chambre de Commerce et d'Industrie et du MEDEF qui se disent "attentifs".
Ils sont toujours inquiets, les grands patrons. Inquiets de l'élection du nouveau maire. De son équipe aussi. Devant la caméra, certains affirment qu'il faut "dépasser les étiquettes". Mais d'autres parlent d'un "homme seul, lié à un programme pas très rassurant".
Eric Piolle, pourtant, a tout les arguments en main pour ne pas froisser le patronat. Lui, le cadre dirigeant, connaît l'entreprise. Et dans son camp comme chez ses adversaires, beaucoup lui prêtent une qualité essentielle en politique: le pragmatisme. Alors pourquoi ces craintes? Sont-elles seulement fondées? Vendredi 26 septembre, vers 23 heures, dans "Enquêtes de Régions", tentera de répondre à ces questions. En attendant, découvrez les interviews "bonus" dans cet article.
Au moins, il comprend l'entreprise"
Son CV devrait les rassurer. Il n'en est rien. Même si, face à la caméra, les grands patrons choisissent leurs mots, ils sont encore quelques uns à être inquiets de l'élection d'Eric Piolle. Pour preuve, voici ce qu'ils en disent dans cet extrait d'Enquêtes de Régions.
Extrait
Baisse des constructions de nouveaux logements, révision des aides aux entreprises, remise à plat des pôles de compétitivité et des nanotechnologies. Voilà quelques-unes des mesures contenues dans le programme d'Eric Piolle qui inquiètent les "grands patrons". Alors tous misent sur la personnalité du nouveau maire, présenté comme très pragmatique, et sur son CV d'ancien cadre dirigeant chez HP pour que la pratique du pouvoir fasse oublier certaines promesses... Sinon, Jean Vaylet, le président de la Chambre de commerce et d'industrie, et Philippe Gueydon, le président du Medef de l'Isère, pourraient bien être tentés de contourner Eric Piolle pour miser sur un autre cheval : Christophe Ferrari, le président socialiste de la Métro, la communauté d'agglomération.
Grenoble est un cul-de-sac"
Des patrons pas rassurés non plus par l'abandon des grands projets d'infrastructures routières, défendus tant par le PS que par l'UMP. Le prolongement de l'A51 ne se fera pas. Pas plus que l'élargissements de l'A480. Seuls les travaux du rond-point du Rondeau devraient être menés. Un vrai problème, selon les acteurs économiques, pour le développement futur de la ville.
Mais comme Eric Piolle n'entend rien lâcher sur ces sujets, des "débats passéistes" selon lui, certains décideurs économiques pourraient bien se laisser gagner par le pragmatisme du nouveau maire. Affirmant même que "l'écologie et le business ne sont pas incompatibles". Comme quoi, après la mobilisation lors de la campagne et l'effroi d'après-élection, la loi des affaires reprend finalement toujours ses droits!