Ce vendredi 26 septembre, six mois après son élection, France 3 Alpes propose de revenir sur la victoire d'Eric Piolle. Le nouveau maire écolo de Grenoble suscite souvent la curiosité et interroge parfois. Aujourd'hui, Cécile Duflot revient sur ce succès. Une fierté plus qu'un modèle, selon elle.
C'était il y a six mois. Eric Piolle, un peu à la surprise générale, s'emparait de la mairie de Grenoble. Pour la première fois, un écologiste devenait maire d'une ville de plus de 150.000 habitants et faisait tomber un bastion tenu par le PS depuis 19 ans. Avec le nouveau maire, une majorité inédite en France: Europe-Ecologie associée au Parti de Gauche, de Jean-Luc Mélenchon, et à l'Ades, une association citoyenne locale. Une majorité "rouge et verte" qui interroge, fascine et parfois inquiète. Alors Eric Piolle va-t-il engager une Révolution verte à Grenoble? Et en pleine déconfiture du Parti Socialiste, la ville est-elle le berceau d'une recomposition de la gauche?
Pour le savoir, rendez-vous sur France 3 Alpes ce vendredi 29 septembre à partir de 23 heures. En attendant, chaque jour, découvrez les interviews "bonus".
Le modèle de Grenoble n'est pas transposable"
C'était en pleine campagne. En plein mois de mars. Cécile Duflot était alors venue soutenir énergiquement son "poulain": Eric Piolle. A l'époque, le candidat, comme celle qui était alors ministre du Logement, croyaient déjà dur comme fer à la victoire. Pas facile, pourtant... Car les sondages, publiés quelques jours plus tôt, accordaient, certes un très joli score à la liste écolo, mais un score pas suffisant pour l'emporter. Et puis, il y eu le soir du 23 mars: Piolle virait seul en tête au premier tour. Une dynamique et un succès confirmés, amplifiés même, au soir du second tour.
Pas question pour autant d'y voir la naissance d'une "nouvelle gauche" à reproduire partout. "Grenoble n'est pas un modèle transposable mais c'est une fierté", affirme ainsi Cécile Duflot.
Sur ce point, l'ancienne ministre écolo est rejointe par sa "patronne". Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d'Europe-Ecologie-les-Verts, met d'abord en avant "l'humilité" du candidat Piolle. Tout en ajoutant que sa campagne est "un exemple qui doit être compris par l'ensemble du parti."
Grenoble, ce n'est pas une histoire d'appareil
mais de personnes"
En clair, si les chefs de file écologistes se réjouissent du succès de l'un des leurs, s'ils approuvent la stratégie adoptée localement et qui a conduit à la victoire, ils refusent en revanche de faire de Grenoble le modèle d'une nouvelle gauche. A longueur d'interview, pourtant, Jean-Luc Mélenchon n'a de cesse de placer Grenoble en tête des réussites du Parti de Gauche, faisant de la ville un exemple à suivre pour contrecarrer le Parti Socialiste.
Un point de vue loin d'être partagé par l'état-major d'EELV qui préfère mettre en avant l'histoire politique locale pour expliquer la réussite d'Eric Piolle.
Car c'est peut-être là une originalité méconnue. Durant le dernier mandat du socialiste Michel Destot, les Verts, historiquement forts à Grenoble, ont siégé, non pas dans la majorité, mais dans l'opposition. Une position qui leur a permis de construire dans la durée une alternative, en rassemblant au-delà de leur propre parti. Une union avec le Parti de Gauche et un vrai rapprochement avec l'Ades, une association citoyenne locale, ont donc permis la victoire d'Eric Piolle. Et c'est cette histoire qu'aime rappeler Cécile Duflot.