Un rapport alarmant de Santé Publique France, publié jeudi 14 octobre, indique que l'exposition aux particules fines serait à l'origine de 4 300 décès par an dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Grenoble, Chambéry et Lyon font partie des villes les plus touchées par la pollution de l'air.
À l'occasion de la journée nationale de la qualité de l'air, Santé Publique France a décidé de dévoiler, jeudi 14 octobre, un rapport alarmant sur la pollution atmosphérique en Auvergne-Rhône-Alpes. C'est une première : jamais une étude de ce type n'avait été réalisée à l'échelle d'une région en France. Voici cinq chiffres à retenir sur ce rapport.
4 300
Chaque année, dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, près de 4 300 décès par an sont attribuables à l'exposition à long terme aux particules fines. À quoi il faut ajouter 1 960 décès liés à une exposition au dioxyde d'azote (NO2). "Ainsi, l’exposition de la population aux particules fines (PM2,5) et au NO2 serait responsable, respectivement de 6,7 % et 3,1 % de la mortalité annuelle", indique le document.
En Isère, près de 1 000 morts par an pourraient donc être attribuées à la pollution de l'air, avec une importante part dans la métropole grenobloise :
Pour en venir à ce constat, l'agence de santé a relié des données démographiques aux résultats prélevés dans l'air (l'exposition moyenne de la population à la pollution de l'air dans toutes les communes de la région, les concentrations en particules fines PM2,5, NO2 et ozone) entre 2016 et 2018.
4
Quatre agglomérations sont particulièrement concernées par la pollution de l'air. Sans surprise il s'agit des grandes villes et des territoires enclavés par les montagnes. Lyon, Grenoble, Chambéry, Annecy et leurs environs montrent tous des statistiques supérieures à la moyenne régionale. Dans ces zones, denses en population et en terme de trafic, les parts annuelles des décès attribuables aux particules fines dépassent les 10 %.
Tous les ans, entre 4 et 6 % des décès sont attribuables au dioxyde d'azote (NO2) dans ces quatre grandes agglomérations.
200
De nombreuses maladies et des complications de santé résultent de l'exposition aux particules fines. Le rapport indique que près de 200 cancers du poumon peuvent être reliés au phénomène, chaque année dans la région :
"Les résultats concernant la morbidité montrent que plus de 4 % des cancers du poumon, 6 % des accidents vasculaires cérébraux et 5 % des recours aux urgences pour asthme chez les enfants sont attribuables à l'exposition chronique aux particules fines."
67 %
D'où provient toute cette pollution ? À cette question, plusieurs réponses. En ce qui concerne les particules fines, il s'agit du chauffage individuel. Plus précisément celui au bois. D'après l'étude, il serait responsable de 67 % des émissions de particules fines.
Pas de surprise pour le dioxyde de carbone : le trafic routier dégagerait près de 63 % des émissions de NO2, devant l'industrie (19 %).
40 000
Santé publique France a estimé en 2021 qu’en France, 40 000 décès prématurés étaient attribuables aux particules fines, soit 7,1 % des décès. Ce chiffre national correspond, à quelques dixièmes près, aux tendances observées en Auvergne-Rhône-Alpes.
Malgré l’amélioration de la qualité de l’air ces 15 dernières années en Auvergne-Rhône-Alpes, les conséquences de la pollution de l’air sur la santé des habitants restent importantes : "Les efforts de réduction de la pollution de l’air ambiant doivent être poursuivis durablement sur toutes les sources de pollution, dans un contexte de développement durable et d’urbanisme favorable à la santé", conclut le document.