La CGT, majoritaire chez Ascométal, appelle à la grève vendredi les salariés des sites de Fos-sur-Mer dans les Bouches-du-Rhône et du Cheylas en Isère "contre le démantèlement" du groupe sidérurgique en redressement en cas de reprise par le brésilien Gerdau, a-t-on appris auprès du syndicat.
"La CGT appelle à une grève reconductible de 24h à compter de vendredi 6h sur les sites de Fos et du Cheylas " où "plus de 300 emplois disparaîtront" si l'industriel brésilien est choisi comme repreneur, a indiqué à l'AFP Yann Amadoro, délégué CGT au Comité central d'entreprise (CCE).
Sur les quatre autres sites industriels du groupe, qui emploie 1.900 personnes en France, le syndicat encourage "les mouvements de solidarité".
"Le mot d'ordre est la défense des emplois et le maintien d'Ascométal dans son entité actuelle", explique M. Amadoro, dont le syndicat soutient le projet concurrent français porté par le haut fonctionnaire Frank Supplisson, "le seul qui ne démantèle pas Ascométal".
L'offre Supplisson a également la faveur du gouvernement, qui promet un prêt de 35 millions d'euros.
Pour Christian Pantoustier, délégué CGT à Fos, "Gerdau, c'est la mort d'Ascométal et de la sidérurgie française". "On ne va pas casser l'outil de travail mais c'est très tendu. Il y aura du monde vendredi pour défendre Ascométal, pour que le groupe reste entier et ne soit pas morcelé".
Mercredi, l'audience d'examen des offres au tribunal de commerce de Nanterre fut, selon le délégué marseillais, "une parodie de justice". "Ils ne regardent que l'argent de Gerdau. Or Gerdau veut supprimer plus de 300 emplois", a-t-il ajouté.
Alors que le tribunal rendra sa décision le 22 mai, "on a eu l'impression hier à l'audience que les dés étaient déjà jetés", estime également Cyril Brand (CFDT), dont le syndicat préfère lui aussi l'offre Supplisson, qui sauvegarde plus de 95% des emplois et tous les sites. Le deuxième syndicat de l'entreprise "accompagnera" le mouvement de grève.
Gerdau, qui avance 390 millions d'euros de financement, propose de conserver 1.586 emplois et embaucher 166 personnes. Le groupe a garanti qu'il ne fermerait aucun site sur sept ans, à l'exception d'Allevard au Cheylas en Isère. Mais à Fos, "il fermera le laminoir et l'aciérie pour ne garder que le +train à fils+", une installation sophistiquée permettant de travailler l'acier, précise M. Amadoro.