Pluies torrentielles, vent fort et avalanches en altitude : le Nord italien n'est pas épargné par le cyclone Fedra. Alors que le Piémont est en alerte orange, la vallée d'Aoste, où environ 6000 résidents sont bloqués dans différentes vallées d'altitude, est passée en jaune en compagnie de 13 autres régions italiennes.

Alors qu'il y a encore dix jours, le printemps faisait son apparition dans les Alpes italiennes, avec des températures élevées et des domaines skiables peu fournis en neige, c'est un brusque retour à l'hiver qui s'est opéré ces samedi 2 et dimanche 3 mars chez nos voisins. 

6 000 personnes isolées

En vallée d'Aoste, les abondantes chutes de neige tombées dimanche - un mètre sur le village de Cogne à 1 534 mètres d'altitude, d'après le maire du village interrogé par nos confrères de la télévision italienne - ont provoqué des avalanches bloquant plusieurs routes menant vers les hautes vallées du Grand Paradis. La vallée du Lys a également été touchée, vers les domaines skiables du mont Rose.

"Notre appareil de mesure, installé à 2 150 mètres d'altitude, a relevé une chute de 2,25 mètres de neige fraîche", expliquait ce lundi David Frachey, le responsable de la commission "avalanches" de la vallée du Lys.

"Le vent de sud-ouest qui a soufflé, parfois en rafales, toute la nuit et provoqué des amas de neige sur les crêtes et les températures élevées enregistrées en altitude, rendent le manteau neigeux vraiment instable". Tellement instable qu'une énorme coulée de neige a envahi l'unique route qui mène à la haute vallée de Gressoney, isolant de la basse vallée d'Aoste, environ 4 500 résidents, principalement des touristes en séjour dans les stations de ski du mont Rose.

"Restez chez vous"

"Il est primordial que les personnes isolées appellent les services de secours en cas de souci, et surtout qu'elles évitent de s'aventurer en dehors de leurs habitations, car le risque d'avalanche reste important", précisait à la mi-journée Valerio Segor, le responsable de la protection civile valdôtaine.

Car si deux des quatre routes vers les hautes vallées, bloquées depuis dimanche, ont pu être libérés ce lundi en début d'après-midi grâce à l'intervention de pelleteuses, personne ne se hasarde pour autant à pronostiquer la réouverture de celles menant à Cogne et à Gressoney, qui regroupent l'essentiel des 6 000 personnes bloquées. 

"Les reconnaissances en hélicoptère en cours doivent nous permettre de définir si nous pourrons bénéficier d'une fenêtre temporelle suffisamment longue pour pouvoir faire redescendre les touristes qui le souhaitent. Ou bien si le risque de nouvelles coulées dévalant sur ces routes est suffisamment réduit pour que l'on puisse rouvrir ces itinéraires sur la durée. Mais pour l'heure, il m'est bien difficile de donner une heure de déblocage".

Dans les deux vallées, depuis dimanche, écoles de villages et stations de ski sont restées à l'arrêt. En vallée d'Aoste comme dans les montagnes du Piémont voisin, le risque d'avalanche est monté à 4 sur une échelle de 5.

Pluies torrentielles dans le Piémont

Un péril qui a obligé la protection civile piémontaise à évacuer 72 personnes du village de Venaus (Piémont) par "mesure de précaution". Plus bas dans la vallée, une quarantaine d'habitants de deux villages a vu sa seule route coupée par un éboulement.

À Turin, c'est le niveau du fleuve Po, au plus bas depuis le début de l'hiver, qui s'est brusquement élevé pour envahir les berges du centre-ville, fermées à la circulation depuis le dimanche 3 mars à minuit.

"Pour l'heure, après ces derniers jours de pluies intenses, la situation est critique mais encore sous contrôle", a estimé le maire de Turin, dans une interview au quotidien La Stampa.

Dans les dernières 24 heures, d'après les relevés de l'Arpa (Agence régionale pour la protection de l'environnement), il serait tombé sur le Piémont entre 82 millimètres de pluies à Turin et 142 millimètres à Luserna San Giovanni, 1 millimètre de pluie représentant 1 litre d'eau par mètre carré.

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