Ambiance de chamaillerie dans le groupe écologiste de la majorité municipale. Après avoir été démis de ses délégations au sein du Conseil par le maire, l’élu écologiste Guillaume Vimont annonce son départ d’EELV sur les réseaux sociaux. Et en profite pour régler ses comptes.

Jeune militant politique âgé de 32 ans, Guillaume Vimont a été élu, à la faveur d’un accord sur les listes, en même temps que le maire socialiste Olivier Bianchi en 2014. Mais le temps de l’entente est manifestement résolu. Fervent acteur des manifestations organisées au nom du mouvement Nuit debout à Clermont – il en rend compte quotidiennement sur son compte twitter-, Guillaume Vimont a semble-t-il un peu trop agacé le premier magistrat, qui n’a pas voulu laisser passer la récente occupation brutale du conseil municipal, à laquelle il a participé, allant jusqu’à contester la légitimité du maire « Vous n’êtes pas le peuple ! » lui-a-t-il scandé.

Olivier Bianchi a donc décidé de retirer toutes ses délégations à son conseiller en charge de la vie étudiante, l’innovation, et l’enseignement supérieur. Et s’en est expliqué dans un communiqué de presse : « Pour ma part, j'ai laissé le mouvement Nuit Debout se développer, considérant qu'il y avait là, même si je ne partage pas toutes leurs valeurs, des innovations démocratiques et sociales qui peuvent être intéressantes pour le débat politique de notre pays. Pendant trois heures, j'ai tenté de dialoguer et de négocier avec cette vingtaine de manifestants qui de toute évidence ne cherchaient qu'un « coup médiatique » en se victimisant et empêchaient le conseil municipal de se tenir. Sans cesse j'ai appelé à la sérénité des débats et au respect des règles de fonctionnement de notre conseil. Sans cesse ils contestaient les délibérations, souhaitant choisir celles qui devaient ou non être débattues. Par leur attitude d'opposition systématique à la tenue des débats démocratiques du conseil municipal, ils se sont mis dans la situation d'être évacués. »
L'assemblée a été perturbée par des militants de nuit debout. Après plusieurs interruptions de séance, ils ont dû être évacués par la police. Une soirée qui a suscité nombre de réactions dans la majorité et l'opposition municipale. Intervenants : Olivier Bianchi Maire de Clermont-Ferrand (PS), Jean-Pierre Brenas Président du groupe d'opposition, Guillaume Vimond conseiller municipal Les Verts. ©France 3

Habitué à s’exprimer librement sur les réseaux sociaux, Guillaume Vimont s’était déjà plaint, quelques jours plus tôt, de se voir refuser l’accès à l’Hôtel de ville lors de la visite du ministre de l’économie Emmanuel Macron. C’est, une fois de plus, sur ces mêmes réseaux qu’il a choisi de s’expliquer et d’annoncer… qu’il quitte le parti dont il est issu. Dans un long post sur son profil Facebook, Guillaume Vimont reproche à ses camarades  leur manque de soutien : « Aucunes réactions, rien, aucun soutien de leur part des violences que j'ai subi ainsi que les personnes pacifistes présentes dans la salle où l'on peut assister au Conseil. Pas un sms, pas un appel ni message Facebook, rien Nada ».

La réponse du responsable d’EELV à Clermont-Ferrand ne s’est pas fait attendre. Sur le même réseau, Nicolas Bonnet a une toute autre version des faits. Il explique donc que son camarade a décidé d’agir en solitaire, sans tenir compte de l’avis de ses camarades… et que cela explique qu’il n’ait pas été soutenu en retour « Nous avons été élus, les écologistes à la mairie de Clermont-Ferrand, pour être une équipe, pas pour travailler chacun dans son coin. Donc oui, j'assume de ne pas t'avoir soutenu au moment où le Maire t'a retiré tes délégations, après ce que tu lui avais dit, et surtout après avoir fuis toute discussion avec lui comme avec nous depuis plusieurs jours avant le Conseil Municipal. Stop #victimisation »

Une guéguerre interne exposée sur le web, sans doute au nom de la transparence à laquelle tiennent tant les écologistes, mais qui risque surtout de fragiliser leur crédibilité, et, au passage, peut-être aussi la cohérence de la majorité voulue par le maire socialiste. En 2014, ce dernier a choisi de donner leur chance à de jeunes élus… Le voici quasiment contraint à gérer leurs humeurs… et leurs coups d’éclats. Ce que l’opposition de droite ne manque pas de mettre en exergue à la moindre occasion, lui reprochant un manque de maitrise. Ce qui est de bonne guerre, surtout à l’approche des élections législatives…
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