L’été 2022 a été marqué par de grands incendies. La région Auvergne Rhône-Alpes n’y a pas échappé. De grands feux de forêts ont fait d’importants dégâts dans la Drome et, fait plutôt rare, en Isère près de Voreppe. Comment prévenir les déclenchements ? Peut-on intervenir au plus vite et plus efficacement ? L’heure est cet automne à la réflexion. Des solutions existent. Elles sont abordées dans "L'Info en +", l’émission consacrée chaque vendredi aux changements climatiques.

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"Il n’y a en pas eu en Isère depuis 23 ans, pas la peine de s’alarmer". Début juillet, lorsqu’on parlait prévention incendie dans les Alpes, personne ne prenait vraiment les conseils au sérieux. Mi-aout, après un feu qui aura duré 5 jours à Voreppe, à proximité de Grenoble, et des dizaines d’habitations menacées, le discours n‘était plus le même. 

Malgré l’intervention de plus de 300 pompiers et de quatre canadairs, les flammes ont dévasté plus 130 hectares. Par chance, aucune habitation n’a été touchée. Et pendant plusieurs jours, dans la foulée, un peu partout dans le département, plusieurs départs de feu ont été recensés.

Ce qui n’était qu’une menace potentielle est devenu avec les orages et les fortes  sécheresses de juillet et d’aout une réalité. Dans la Drome, même constat, des familles ont été évacuées et des pans de forêts détruits. 378 d’hectares se sont consumés dans le Diois malgré la présence de 827 pompiers alors que les vacanciers étaient à proximité. Impact de foudre, étincelles, mégots ou gestes inconscient de pyromanes volontaires, les causes sont multiples.

Les zones brulées en 2022 sont loin d’être négligeables :

Les pires conditions réunies cet été

Impact de foudre, étincelles, mégots ou gestes inconscient de pyromanes volontaires, les causes sont multiples. Mais avec des sols desséchés et un peu de vent, le bilan est dramatique. Plusieurs centaines d’hectares sont partis en fumée en Auvergne Rhône Alpes cet été. Et il est possible qu’au vu du dérèglement climatique et des vagues de canicules qui devraient se multiplier, les prochaines années soient du même acabit.

De nombreuses voix s’élèvent pour éviter que de tels désastres ne se reproduisent. Les surfaces boisées représentent 2600 000 hectares dont 19% sont publics et 81 % appartiennent à des privés. Soit 30 % de la surface d’Auvergne Rhône Alpes dont deux tiers en zone montagne.

L’ innovation technologique au service des pompiers

Premières pistes : la prévention : les plus simples sont les couloirs dégagés dans les forêts dits coupe-feux ou la sélection des espèces d’arbres non combustibles…

Les autres tiennent plus à la vigilance : à Marseille, les marins pompiers ont lancé en juillet 2021 un énorme ballon d’hélium aux portes du parc national des calanques dotés de caméras très perfectionnées avec des zooms permettant de détecter une flamme d’un mètre à 10 kilomètres. Ce type de ballon fixe qui ressemblait à un gros dirigeable peut rester en l’air plus de trois semaines et voler à 500 mètres d’altitude. Les caméras orientables et thermiques sont pilotées par un observateur qui peut déclencher des équipes dans l’instant.

Autre innovation du Bataillon des marins pompiers qui est très en pointe, la veille sur les réseaux sociaux. Dès qu’un mot clé comme feu ou incendie ou une image de flammes apparait sur Twitter, youtube, instagram ou  snapshat, un officier fait une recherche plus approfondie. Une réactivité qui peut faire gagner des instants précieux et parfois un dispositif est déclenché avant même qu’une alerte arrive au centre d’appels de l’état-major.

Pour les interventions, les marins pompiers de Marseille comme ceux des sapeurs de pompiers de Paris disposent de robots dotés de chenillettes afin de ne pas exposer les  hommes et d’accéder à des zones où se sont développées des fumées toxiques ou de très fortes chaleurs. Appelés Marius et César, ces engins pilotés à distance sont eux aussi dotés de caméras pour donner des informations aux commandements des opérations de secours et peuvent porter plus de 300 kilos de matériel. 

Autre innovation, l’envoi de drones en appui des hommes et des femmes sur le terrain. Les prises de vues aériennes permettent d’avoir une vue globale de la zone. Dans des zones escarpées, comme à Voreppe lorsqu’il est inenvisageable de grimper sur les falaises, ces aéronefs qui pour des interventions d’urgence peuvent être envoyés par les soldats du feu sans autorisation s’avèrent un gros plus.

Autre solution repérée aux Etats Unis près de San Francisco : poser des capteurs sensibles sur des piquets près des zones à risques. Quand ces détecteurs décèlent une augmentation de température, ils envoient une alarme.

Des stratégies adaptées au terrain

Chaque pays à sa politique, au Canada. Au Québec, il arrive que les soldats du feu choisissent de laisser brûler les arbres si les biens et les personnes ne sont pas en danger et qu’il s’épuise de lui-même. Résultat : les étendues brulées ne sont guère plus importantes outre Atlantique que chez nous.

Mais cette stratégie n’est pas reproductible en France car il fait un peu plus chaud et notre territoire est plus réduit avec des densités de population plus fortes. Au Québec, on compte 5,8 habitants au km² contre 106 habitants au km2 en France.

La prévention des feux va devenir un sujet de plus en plus chaud ces prochaines années. Ces stratégies et innovations peuvent apporter des légitimes espoirs.  Mais il ne faut pas s’enflammer. Elles resteront des écrans de fumée, si les règles de base ne sont pas respectées : ne pas jeter des mégots au milieu des arbres, ne pas faire de barbecues sur des pelouses desséchées…

Dans "L'INFO en +"  chaque vendredi, Lise Riger s'intéresse aux conséquences du dérèglement climatique. Cette semaine retour sur Les feux de forêt. Eléments de réponses ce vendredi à 18h30 sur france3 Auvergne-Rhône-Alpes.

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