Le Conseil Général de l'Isère organise une semaine de sensibilisation sur les violences faites aux femmes

À l'occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, le Conseil Général de l'Isère se mobilise. Tout au long de la semaine, il organise des colloques, des projections et ce soir, une lecture est organisée à l'ancien palais de justice de Grenoble. 

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Du 24 au 28 novembre 2014, le Conseil général de l'Isère, l'Etat et les associations partenaires organisent la Semaine de lutte contre les violences faites aux femmes en Isère. 30% de plus qu'il y a 10 ans en Isère. Hier, plusieurs représentants d'associations ont donc échangé pour tenter d'endiguer ce fléau et pousser les femmes à porter plainte.

Cette manifestation permet d’informer les victimes iséroises et leur entourage des mesures qui sont mises en place pour les accompagner et les aider à se défendre dans le département.

Intervenante: Brigitte Périllié, Vice-présidente du conseil général de l'Isère chargée de l'enfance en danger, la famille, l'égalité homme-femme

Ce soir, À l'occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes,  une lecture est organisée à l'ancien palais de justice de Grenoble. Il s'agit d'“Une cicatrice comme une autre”, introduite par Eva Thomas et Catherine Ruiz de l’association SOS Inceste pour revivre, fondée à Grenoble en 1986.

Eva Thomas, la première femme à avoir levé publiquement le tabou de l'inceste c'était il y a de longues années. Devenue une femme symbole de cette lutte contre la violence, elle a raconté dans un livre son histoire poignante. 

Les mots d'Eva seront portés ce soir par le comédien Benoit Olivier dans la salle d'Assises de Grenoble, comme un symbole, une façon de dire stop aux violences conjugales.

Reportage d'Isabelle Colbrand, Jean-Pierre Rivet et Thao Huynh
Intervenante: Eva Thomas, fondatrice Association SOS Inceste

 

Un fléau qui persiste en France

Une femme décède tous les trois jours sous les coups de son compagnon en France. La violence à l'égard des femmes reste un fléau, avec des milliers de victimes, des taux de plaintes encore très bas et de lourdes conséquences sociales.

A la veille de la Journée internationale pour l'élimination de la violence contre les femmes mardi, le gouvernement rappelle que chaque année plus de 216.000 femmes sont victimes de violences commises par leur partenaire. Seules 16% déposent plainte.

En outre, 86.000 femmes rapportent avoir été victimes de viol ou de tentative de viol. Seulement 10% d'entre elles déposent plainte, selon le ministère des Affaires sociales et des Droits des femmes.

En dehors des conséquences psychologiques et sociales, ce phénomène a un coût économique, évalué par le ministère à 3,6 milliards d'euros par an, en termes d'aides sociales, de soins et surtout de perte de capacité de production.

"En France, l'arsenal législatif n'est pas mauvais mais c'est la volonté politique qui est trop faible", déplore Caroline De Haas, l'une des fondatrices de "Osez le féminisme!". Il y a un an, le gouvernement s'est pourtant engagé à faire de la lutte contre ce fléau une "priorité".

Le 4ème plan interministériel de lutte contre les violences faites aux femmes (2014-2016) prévoyait ainsi la généralisation du téléphone "grand danger", le développement de dispositifs pour faciliter les dépôts de plainte ou la formation des professionnels à la gestion des violences intrafamiliales. Y figurent aussi un meilleur accueil des femmes étrangères fuyant des violences et la création de 1.650 solutions supplémentaires pour garantir l'accès à un hébergement d'urgence d'ici 2017.

A l'adresse des hommes violents, il existe désormais des stages de responsabilisation pour prévenir la récidive.

Des mesures insuffisantes 

Ces mesures, quoique positives, ne sont "pas suffisantes", estime le collectif "Osez le féminisme!". Et "le système législatif français en la matière est un véritable millefeuille, avec le risque de voir s'empiler des mesures année après année sans que rien ne change", relève sa porte-parole Claire Serre-Combe.

Ce groupe féministe réclame l'inscription du féminicide dans le code pénal, en faisant valoir que "les meurtres de femmes ne sont pas de simples faits divers". "Une femme sur 10 serait victime de violence au cours de sa vie", relève Mme Serre-Combe.

Caroline De Haas fait, elle, un parallèle avec la sécurité routière: "On y a mis les moyens, 12 millions d'euros par an rien que pour la communication, on a formé les gendarmes, on a sensibilisé dans les écoles. Résultat: on est passé de 20.000 à 4.000 morts par an."

Pour les femmes, compare-t-elle, "le budget du ministère des Droits des femmes n'est que de 24 millions d'euros, il y a zéro formation des agents, zéro sensibilisation."

Plusieurs initiatives sont prévues en France dans le cadre de cette journée, dont des conférences, expositions et tables rondes, proposées par différentes associations féministes.
Samedi, entre 800 et 3.000 personnes ont manifesté à Paris à l'invitation du Collectif national pour les Droits des femmes, réclamant une loi pour encadrer les violences spécifiques à l'encontre des femmes et des mécanismes de contrôle de la législation déjà en vigueur.

Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), près de 70% des femmes dans le monde subiraient des violences au cours de leurs vies. Et une sur trois a déjà subi des violences conjugales.

Malgré l'attention accrue ces dernières années à l'égard des violences faites aux femmes et aux filles, celles-ci restent encore à un niveau "inacceptable", regrette l'agence onusienne, jugeant que les efforts déployés sont insuffisants.

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