Des centaines de personnes ont manifesté hier soir devant la mairie de Grenoble. C'est la quatrième fois que le conseil municipal se déroule sous surveillance policière. Cette fois les manifestants avaient organisé un concert de casseroles. Du bruit pour s'opposer au plan d'austérité de la ville.
Cuillère en bois et poèle à frire. Le son des casseroles n'est pas franchement harmonieux, mais il est efficace. Pour s'opposer à la fermeture de trois bibliothèques, Prémol, Hauquelin et Alliance. Dans le cortège, l'Intersyndicale du personnel territorial, et le collectif créé par les bibliothécaires de Grenoble.
Si aujourd'hui on nous enlève la lecture, que reste-il à nos enfants ? Moi je suis dévastée par ce qui se passe à Grenoble
s'exclame Palmyre Meloni du collectif "Touchez pas à nos bibliothèques".
Le "concert" se poursuit derrière la mairie, sous les fenêtres de la salle du conseil municipal. De l'autre coté des murs, la séance se tient avec en léger fond, le tam tam des batucadas. Ambiance plus calme et moins festive. A l'ordre du jour, les orientations budgétaires de la ville. Un débat pour justifier notamment la réduction des équipements publics, un choix très impopulaire.
On est attaché à un service public très fort à Grenoble, on a la dépense de service public par habitant la plus élevée des villes de plus de 100.000 habitants
réplique Eric Piolle, premier magistrat de la ville. A la dette, s'ajoute la baisse des dotations de l'Etat, chiffrée à des dizaines de millions d'euros par an. Avec son plan de sauvegarde, la majorité Piolle promet de revenir à l'équilibre en 2018.
Parmi les visiteurs hier soir, on pouvait aussi rencontrer des maraîchers, des commerçants itinérants, des gens du voyage. Eux s'inquiètent de la nouvelle règlementation des marchés à compter du 1er janvier 2017.
Reportage Céline Aubert et Cédric Picaud
C'était le quatrième conseil municipal sous surveillance policière. Et le prochain ne s'annonce pas forcément plus calme... il concernera le vote du budget pour 2017.