Un conseiller régional proche de Mélenchon quitte les Insoumis et soutient le Rassemblement national

Andréa Kotarac, conseiller régional La France insoumise a annoncé mardi 14 mai 2019 qu'il quittait son parti pour soutenir la liste Rassemblement national aux européennes. Le choc est rude à gauche.

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L'affaire relève du tsunami politique pour La France insoumise (LFI) et pour le groupe de gauche au conseil régional Auvergne Rhône-Alpes intitulé Rassemblement citoyens écologistes solidaires.

Andréa Kotarac, 30 ans, membre de l'équipe de campagne de Mélenchon à la présidentielle de 2017 a annoncé mardi 14 mai qu'il quittait La France insoumise pour soutenir, sans y adhérer pour l'heure, la liste Rassemblement national (RN) aux élections européennes. 

Son ami de longue date Eliott Aubin (LFI) élu à Lyon a réagi au micro de nos journalistes (suite du texte après l'interview)
 

 

Un "barrage au rouleau compresseur anti-social" de Macron


Un virage à 180 degrés que le principal intéressé justifiait ainsi sur BFMTV mardi soir : "Emmanuel Macron a catalysé la colère des Français (...) il y a répondu par l'arrogance, par l'insulte. Donc j'appelle à voter pour la seule liste souverainiste, qui met en avant l'indépendance de la France et qui est la mieux à même de faire barrage à Emmanuel Macron et de faire barrage à ce rouleau compresseur anti-social", donc la liste de Jordan Bardella.
 


Andréa Kotarac va démissionner de son mandat de conseiller régional


Il a précisé avoir rencontré la présidente du parti d'extrême droite Marine Le Pen qui l'a "rassuré" sur les questions sociales. "Elle m'a appelé, elle m'a soutenu dans la tourmente". Et de préciser que son vote ne signifierait pas adhésion : "je n'adhère pas au RN mais le contexte politique actuel nécessite un barrage à Emmanuel Macron. Si Emmanuel Macron est en tête il va accélérer ses réformes anti-sociales".

Sur Twitter, Andréa Kotarac a ensuite indiqué qu'il rendrait son mandat de conseiller régional, "conformément à l'éthique".
 


Un "traître"


Chez les élus dans la région, c'est peu de dire que ce revirement cause un choc : dans un communiqué les candidats lyonnais LFI Malika Haddad-Grosjean et Benoit Schneckenburger sortent l'arme lourde :

« La décision d'Andréa Kotarac de rejoindre le Rassemblement national constitue une trahison innommable. Tout nous oppose à ce parti fasciste que nous combattons résolument. Rien ne peut justifier un tel reniement des principes fondamentaux de nos engagements pour l'émancipation et les valeurs républicaines. »

Les Verts, membres de la liste régionale Rassemblement citoyens écologistes solidaires renvoient sur Twitter M. Kotarac aux thèses xénophobes du RN.  

Au PS, le premier secrétaire fédéral du Rhône Yann Crombecque se demande comment on peut "tourner à ce point le dos aux valeurs d'humanisme, de fraternité et de solidarité. Que le fonctionnement de LFI puisse soulever des interrogations est une chose mais cela ne peut justifier une trahison politique de cette envergure."


Mélenchon parle d"une boule puante de fin de campagne"


De son côté Jean-Luc Mélenchon a fustigé sur Twitter un "traître" : pour lui l'appel d'Andréa Kotarac à voter RN aux européennes est "un coup monté" et "une boule puante de fin de campagne". 
 

Le RN a salué de son côté, dans un communiqué, "le courage et la lucidité de cet élu réellement insoumis, qui a compris que la dynamique du RN était la seule capable de stopper la politique d'Emmanuel Macron et avec elle, la soumission de la France à la politique néfaste de l'Union européenne".


Kotarac au sommet pro-russe de Yalta, au côté de Marion Maréchal


La participation de M. Kotarac, partisan d'une ligne très souverainiste, au Forum économique international de Yalta en avril, organisé par Vladimir Poutine, avait fait polémique chez LFI. La manifestation, haut lieu de la stratégie d'influence russe, 5 ans après l'annexion de la péninsule, avait notamment rassemblé Marion Maréchal et l'ex député Les Républicains Thierry Mariani.
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