Coqs, vaches, cloches ... en Auvergne aussi certains se plaignent de ces bruits des campagnes

En Auvergne, les campagnes sont nombreuses. Les maires sont unanimes, ils doivent faire preuve de dialogue. Chant du coq, cloches de l'église, tracteur qui circule.. les  nouveaux arrivants et les propriétaires de résidences secondaires sont de plus en plus nombreux à se plaindre du bruit. 
 

Un coq qui chante, des vaches qui meuglent, des cloches de l'église qui sonnent… ces bruits font partie de la campagne et pourtant ils dérangent de plus en plus. Alors qu'un maire de Gironde entend inscrire au patrimoine national l’intégralité des bruits ruraux, en Auvergne, territoire rural, de nombreux maires sont ou ont été confrontés à des plaintes de néo-ruraux peu sensibles aux charmes des bruits de la campagne. 
 

"On ne peut pas aller vers l'excès"

"Les nouveaux arrivants et les propriétaires de résidences secondaires dénoncent ces bruits" explique Sébastien Gouttebel, maire de Murol et président de l’association des maires ruraux du Puy-de-Dôme.  "Il faut qu’il comprennent qu’ils viennent s’installer à la campagne. Les gens aujourd’hui ne veulent plus être embêtés de rien" précise-t-il.

"Ces gens voudraient une garantie de silence absolue. Il faut qu’ils apprennent à conjuguer avec la vie locale et agricole. Pour moi, c’est de l’excès et on ne peut pas aller vers l’excès" déclare Dominique Bidet, président de l’association des maires ruraux dans l’Allier.

Egalement maire du village de Bellenaves, il donne le dernier exemple en date : "Fin mai, un couple souhaitait s’installer. Ils sont venus à la marie pour demander si les cloches de l’église pouvaient être coupées. Je leur ai répondu qu’elles continueraient de sonner. Ils ont décidé de ne pas donner suite à l’acquisition".
 

Si le dialogue échoue, c'est le procès

Si certains renoncent à leur projet, c’est loin d’être une généralité. Les autres s’installent et dénoncent les bruits qui les entourent. Résultat, les mairies sont de plus en plus amenées à gérer ce genre de litige.

"Les gens viennent souvent nous voir et nous disent j’ai vu avec mon avocat ou j’ai vu avec le service juridique…" explique Sébastien Gouttebel. Puis il précise : "A nous de garder le sourire et d’expliquer le principe d’antériorité. Ce qu’ils dénoncent était là avant qu’ils s’installent. Ils ne l’ont pas découvert ou subit après". 

"Les cloches de vaches d’un agriculteur gênaient de nouveaux arrivants" explique Christian Montin, maire de Marcoles et président de l’association des maires dans le Cantal. "Il y a clairement une incompréhension des deux parties dans ce genre de conflit. En tant que maire, je sers de référent. Trouver des solutions est pour moi la seule issue qui vaille". Il se réjouit en expliquant qu’un accord a été trouvé : "L’éleveur a éloigné ses vaches la nuit et tôt le matin. Les habitants ont accepté les cloches, le reste du temps".
 

"C’est un sport national de se plaindre"

Si la plupart du temps selon les maires, la discussion permet de mettre fin à l’affaire ce n’est pas toujours le cas. Ce sont donc les tribunaux qui tranchent. "A les écouter, certains n’ont que des droits mais pas de devoirs" déplore Sébastien Gouttebel dans le Puy-de-Dôme. Dans l’Allier, Dominique Bidet critique : "Lors de ce genre de procès, ce n’est pas normal que les gens qui dénoncent ces nuisances gagnent".

"Il ne faut pas généraliser" nuance Pierre Gentes, maire de Lausonne et président de l’association des maires ruraux de Haute-Loire. "Beaucoup de personnes viennent dans les campagnes. C’est un choix de vie. Et toutes ne se plaignent pas". Puis il conclut tout de même en disant : "C’est un sport national de se plaindre, si je puis dire. Tout cela est vraiment une affaire de dialogue".
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