Du bleu-vert signifiant un niveau zéro. C'est ce que l'on voit sur la carte de la pollution au dioxyde d'azote en Auvergne-Rhône-Alpes sur le réseau de surveillance de la qualité de l'air ATMO.
Le confinement a du bon ? Oui, il y a moins de circulation. Mais attention, pollens et ozone menacent.
C'est indéniable, certaines mesures sont en baisse et passent clairement au vert sur les stations du réseau de surveillance de la qualité de l'air d'ATMO en Auvergne-Rhône-Alpes. Comme beaucoup d'entre vous, en mode télétravail, nous avons épluché quelques données avec Marie-Pierre Vagnot. Le verdict ? Oui, il y a une baisse de la pollution au dioxyde d'azote, la pollution très majoritairement liée au trafic autoroutier.
Lyon, Grenoble et Clermont-Ferrand passent au vert
Partout dans la région, ATMO relève des mesures avec des stations dites de proximité, au bord des axes routiers. Et autant vous dire, qu'elles sont toutes passées au vert. Des exemples ? La station de mesure de Lyon Trafic Jaurès, en centre-ville, à 14 heures ce mercredi 18 mars 2020, affiche un taux de NO2 de moins de 10 microgrammes/m3. "Ce qui correspond à une mesure d'une station rurale du fin fond de la Drôme quand il n'y a personne, du jamais vu quasiment au centre de Lyon", commente cette responsable d'ATMO.La station de mesure des grands boulevards à Grenoble affiche une valeur de 15 dans le même créneau horaire. Et celle de l'esplanade de la gare à Clermont-Ferrand peut se targuer d'une valeur de 8.9 ce mercredi 18 mars en milieu d'après-midi.
La chute des mesures n'est pas aussi brutale sur les grands axes de la Métropole de Lyon, comme le périphérique ou le tunnel de la Croix-Rousse où cela circule encore. A certains moments de la journée, les mesures y oscillent entre 120 et 140 par heure. Mais cela reste bien en-dessous de la valeur limite fixée à 200.
Ouf, on repire ?
Certains pourraient déjà crier victoire, mais pour Marie-Pierre Vagnot, il va falloir du temps pour faire l'analyse complète des effets du confinement lié à l'épidémie de Coronavirus. "Forcément s'il y a moins de voitures sur les routes, il y a moins de pollution. Pareil, si des usines ont limité leur activité. Et comme il fait bon côté météo, il y a moins de chauffage". Bref, moins de pollution aux particules fines.
Mais attention... Si la carte régionale de pollution liée au trafic routier notamment affiche du bleu-vert niveau zéro (à gauche ci-dessous), celle de l'ozone elle se jaunit (à droite ci-dessous).
Jaune = du souci à se faire
Vous êtes confinés chez vous, il fait bon alors vous vous installez sur votre balcon ou votre terrasse ? Vous êtes allergique aux pollens, asthmatique ? Alors, le message de Marie-Pierre Vagnot est clair : faites attention !
Pourquoi ?
Parce qu'avec la douceur des températures, "il n'y a pas de fermeture de frontières pour la nature, les réactions chimiques continuent dans l'atmosphère, l'ozone arrive".
Il y a l'ozone, un polluant, qui donne habituellement la mesure de la qualité de l'air dans les zones d'altitude. Et il y a les pollens qui sont irritants. "Des éléments qui ne sont pas bons pour des personnes sensibles, qui ont déjà des problèmes respiratoires. Et encore moins en cette période où un coronavirus se ballade".
Autre source d'inquiétude : la fin mars correspond habituellement à une période d'épandage, et à un épisode de pollution aux particules secondaires dû à l'agriculture.
En guise de conclusion, Marie-Pierre Vagnot rappelle qu'il y a un réel enjeu sanitaire à respecter le confinement : "ce n'est pas parce que nous aurons été moins exposés à certaines formes de pollution pendant un mois, que cela élimine tous les risques pour ceux qui souffrent de maladies chroniques".