Coronavirus COVID 19 en Auvergne : « Il va falloir apprendre à vivre avec le virus »

Depuis un mois en Auvergne, on observe une augmentation nette du nombre de cas positifs par rapport au nombre de tests réalisés, prévient le professeur Lesens, épidémiologiste au CHU de Clermont-Ferrand. Il l’affirme, il faudra désormais « vivre avec le virus ».

 Depuis un mois, on observe en Auvergne une augmentation des cas de coronavirus COVID 19. Le dernier bilan de Santé Publique France en date du 27 août fait état d’une hausse des cas positifs par rapport au nombre de tests réalisés qui s’est particulièrement accélérée ces deux dernières semaines. Les hospitalisations sont, elles aussi, en hausse, un constat partagé par le professeur Lesens, docteur en épidémiologie et infectiologue au CHU de Clermont-Ferrand : « Au mois de juillet, il n’y avait aucune hospitalisation et là ( au 1er septembre NDLR) on a 8 personnes hospitalisées. Pour l’instant, ces cas ne nécessitent pas d’être transférés vers la réanimation. » Selon lui, le Puy-de-Dôme totaliserait une vingtaine de clusters, « même s’il convient plutôt de parler de cas regroupés ». Sur l'ensemble du département du Puy-de-Dôme, Santé Publique France recensait 22 cas hospitalisés mardi 1er septembre.

Au 1er septembre, Santé Publique France a classé le Puy-de-Dôme parmi les 35 départements où le niveau de vulnérabilité est modéré.
 

 

"Chaque série de tests révèle plusieurs cas"

Cette tendance se vérifie aussi lors des tests PCR (prélèvement nasopharyngé) pratiqués au CHU : « Après le déconfinement on avait un cas positif par-ci par-là, de manière assez ponctuelle. Ces dernières semaines, chaque série de tests réalisée révèle plusieurs cas », affirme le professeur Lesens. Pour lui, cette période d’accélération ne peut pas pour autant être qualifiée de 2ème vague : « C’est plus une 2ème étape, ça n’a rien à voir avec la situation en mars où nous n’avions pas de masque et où l’épidémie n’était pas contrôlée. Pour l’instant, ce sont surtout des jeunes qui sont touchés et ils développent moins de formes graves, donc ce n’est pas trop inquiétant. C’est même normal : on est en période de retour de vacances, il y a eu un fort brassage de population et les jeunes ont plus bougé, ils ont davantage d’interactions sociales, c’est normal, on ne peut pas leur jeter la pierre », tempère Olivier Lesens. En effet, les 20-30 ans sont surreprésentés dans les cas positifs de coronavirus COVID 19 en Auvergne-Rhône-Alpes, selon Santé Publique France.

Se vacciner contre la grippe pour éviter une double épidémie

En cette  période de rentrée scolaire, les risques de transmission aux personnes plus âgées s’amplifient malgré tout : « Evidemment, la rentrée augmente le risque, mais on ne peut pas arrêter de vivre et l’école fait partie de la vie. Il va falloir apprendre à vivre avec ce virus. Cependant, si les mesures barrière sont bien respectées, l’épidémie devrait se maintenir à un niveau que le système de santé pourra absorber », rassure l’infectiologue. Les mesures barrière restent donc primordiales pour éviter la saturation du système hospitalier. Le port du masque en particulier devrait permettre de garder le virus sous contrôle : « Je pense qu’il n’y a pas de raison que les collégiens et lycéens ne respectent pas le port du masque. C’est particulièrement important dans cette période automnale où de nombreux virus respiratoires vont circuler à nouveau. Ça va être compliqué mais nous avons anticipé cette problématique », promet le professeur Lesens. Il rappelle également que cette année, se faire vacciner contre la grippe est essentiel pour permettre d’éviter une double épidémie, difficile à gérer pour le système de santé.