Coronavirus : Europavox, Théâtre de rue d'Aurillac, La Chaise-Dieu, ces festivals de l’été en pleine incertitude

Le coronavirus COVID 19 perturbe la préparation des 3 grands festivals de l'été en Auvergne : Europavox, le Théâtre de Rue d’Aurillac et La Chaise-Dieu. Leurs organisateurs sont suspendus aux annonces du gouvernement et redoutent que la crise ne frappe aussi le monde des arts et du spectacle.

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Europavox à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) est le premier des 3 grands festivals de l’été en Auvergne. Du 25 au 28 juin 2020, il a inscrit à sa programmation des artistes comme -M-, Aya Nakamura et Mika. Mais depuis le 17 mars, toute l’équipe est en télétravail et le site internet affiche que "nous ferons bien évidement tout notre possible pour maintenir l’évènement".

"Mais on ne sait pas" indique Hervé Deffontis, en charge de la communication pour la Coopé et Europavox, "parce qu’on n’a pas d’infos sur les tournées des artistes et on redoute l’effet domino d’éventuelles annulations". La date de la fin du confinement sera déterminante et de possibles interdictions des grands rassemblements ou la limitation du nombre de spectateurs par des arrêtés préfectoraux permettront de mettre en ordre de marche les procédures d’annulation des contrats, "car un festival ça ne se reporte pas et les artistes sont dans l’attente". Déjà le Hellfest, festival de musique rock et métal du 19 au 21 juin 2020 en Loire-Atlantique été annulé.

L’énergie du Festival de Théâtre de Rue d’Aurillac

"On travaille sur une phase très dense en termes de préparation, on met les bouchées doubles pour préparer cette édition en étant confinés, or on intervient dans l’espace public. Mais on avance, on est dans cette énergie-là" dit Frédéric Rémy, le directeur du Festival International de Théâtre de Rue qui doit se tenir du 19 au 22 août à Aurillac dans le Cantal. A un peu plus de 4 mois, les équipes sont dans la phase de production, celle qui consiste à prévoir la logistique et l’installation de plus de 600 compagnies dans toute la ville, il faut trouver le meilleur emplacement, prévoir les contraintes techniques et artistiques, optimiser le positionnement de la scène et du public… "Pour les compagnies faisant partie de la programmation qui sont en cours de création, souvent les choses sont suspendues, les résidences sont reportées en réorganisant le calendrier pour que tout le monde ait le temps de se préparer". Car il est difficile de répéter en étant à distance, et la création des décors est parfois impactée.

"On sait que les choses ne sont pas simples pour tout le monde, mais ça ne fait que 3 semaines qu’on est confinés. Entre organisateurs de festivals des arts de la rue on communique pour voir le problème dans la globalité de ce secteur et comment on va réinvestir l’espace public, nous qui sommes des passeurs entre les artistes le public ; afin de créer les conditions de cette rencontre et ce récit commun qui est notre but".
  

La Chaise-Dieu inquiète pour le "trésor national" musical

A La Chaise-Dieu en Haute Loire, on travaille toujours à la préparation du festival dont la 54ème édition devrait se dérouler du 20 au 30 août mais déjà l’ouverture des réservations pour les membres prioritaires de l’association dès le 4 avril a été repoussée. "Sur place l’abbatiale est fermée au public, le chantier de rénovation est à l’arrêt, les fêtes de Pâques seront célébrées à huis clos" dit Julien Caron, directeur général et programmateur artistique. "On a la chance d’être en août, ce qui laisse plus de temps, mais on sent déjà que tout le territoire et nos partenaires sont dans l’attente".

Il détaille, "on a 3 inconnues :
  • les jauges, c'est-à-dire savoir si on pourra utiliser la totalité des espaces tant pour le public que pour les artistes. S’il faut limiter le nombre de spectateurs on adaptera la billetterie quitte à l’augmenter en cas de consignes plus favorables,
  • la psychologie du public, les gens auront-ils l’envie de se retrouver en communauté ou feront-il preuve de prudence ? Sur place on fait le pari de l’espérance et de la confiance, que la culture nous aidera à passer ce cap,
  • la santé globale du milieu artistique et notamment les formations classiques. Si les plus importantes devraient s’en sortir, ça sera très difficile pour les indépendants, souvent des regroupements d’intermittents du spectacle formés autour d’un projet ou d’une œuvre".
"Mais on se rend compte dans le confinement que la culture est très présente, que ces artistes ont été très inventifs (à leur balcon, sur les réseaux sociaux…), cette crise montre qu’il y a un vrai écosystème, un trésor national".

Et il précise que l’annulation du festival de La Chaise-Dieu conduirait à une situation délicate, pour l’association, ses partenaires et même pour tout le département.
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