Coronavirus : à Lyon, des chercheurs du CNRS participent à une étude internationale sur la perte de l'odorat

Au CNRS à Lyon, une équipe de chercheurs spécialisée dans l'olfaction chez l'Homme, s'est lancée dans une étude internationale sur la perte de l'odorat, un des symptômes du Covid-19.

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"L'anosmie", cela ne vous dit rien ? Pourtant, depuis le 20 mars, le Professeur Jérôme Salomon, directeur général de la santé, alerte sur ce symptôme lié au Coronavirus. En langage courant, on appelle cela la "perte de l'odorat". Alors, lorsque ce phénomène a été mis en corrélation avec le virus, Mustafa Bensafi et Camille Ferdenzi, chercheurs au Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon (équipe Neuropop), se sont penchés sur le sujet. Et pour cause, l'olfaction chez l'Homme, c'est leur domaine. Après avoir lancé une étude française sur ce symptôme du Covid, ils ont décidé de coopérer avec d'autres chercheurs sur des études internationales. Car, actuellement, les données de la recherche ne permettent pas encore d’expliquer comment le virus altère le système olfactif. 

Une première enquête nationale

Avant de participer à ces fameuses enquêtes internationales, il ont d'abord créé un site internet pour informer les gens sur cette perte de l'odorat liée au Coronavirus. Et, avec Camille Ferdenzi, ils ont établi un questionnaire pour tenter de comprendre ce phénomène. Toute personne avec "une baisse brutale ou progressive de l'odorat" peut y répondre. "Un des objectifs de cette enquête est de prendre une photographie de ce qu'il se passe pour bien comprendre et pouvoir anticiper les crises futures", explique Mustafa Bensafi, directeur de recherche. Sur cette base, les chercheurs souhaitent mieux décrire le trouble, savoir si la perte d'odorat est partielle ou totale et s'il y a un trouble qualitatif, c'est à dire une distorsion des odeurs. 

Une auto-évaluation des performances olfactives

Dans la même lignée, ils participent à deux études internationales liées à la perte d'odorat. La première consiste à mettre en place une "auto évaluation" par les malades pendant la période de crise du Covid-19. Leurs performances olfactives sont suivies au quotidien pendant plusieurs mois. Via le "Smell tracker", les volontaires font un retour d'expérience sur des objets, de la nourriture qu'ils sentent dans la journée.

Une grande enquête avec 500 chercheurs

Une autre étude regroupant cinq cents chercheurs de 38 pays au sein du Consortium mondial pour la recherche chémosensorielle (ou GCCR pour Global Consortium for Chemosensory Research) vient d'être lancée. Cette fois-ci, "l’objectif est de connaître la prévalence dans le monde de ce symptôme lié au Covid-19", précise le directeur de recherche. Là aussi, un questionnaire a été mis en place, mais plus simple que le précédent. Le but est d'atteindre plusieurs dizaines de milliers de réponses.  Cela devrait leur permettre de proposer un protocole de suivi des gens qui ont encore des problèmes d’odorat au bout de quinze jours. L’enquête n’a pas vocation à établir un diagnostic et ne propose pas de traitement.

 
Selon une étude coordonnée par deux médecins ORL attachés à l'Université de Mons (Belgique) :
  • 86% des malades du Covid-19 présentent des troubles de l’odorat (la plupart ne sentant plus rien) et que 88% ont des troubles du goût
  • Les troubles de l’odorat surviennent généralement en même temps que les symptômes généraux (toux, douleurs musculaires, perte d’appétit, fièvre) et les symptômes ORL (douleurs faciales, nez bouché) de la maladie. Mais parfois la perte d'odorat ou goût arrive après ces autres symptômes (dans 23% des cas) ou avant (dans 12% des cas).
  • Sans explication apparente, les femmes sont plus souvent sujettes à l'anosmie (perte de l'odorat) que les hommes.
  • L'étude indique que près de la moitié des sujets (44%) récupèrent leur odorat dans un délai assez court de 15 jours.
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