Les secours en montagne voient leur organisation bouleversée par la pandémie de coronavirus. Les médecins sont moins nombreux et les bulletins de risque avalanche supprimés.
Les médecins sont de moins en moins nombreux auprès des secours en montagne pour faire face à la pandémie de coronavirus Covid-19. Après la fermeture des stations de ski et l'interdiction de pratiquer des activités de montagne dans les Alpes du nord, ils ont gagné les hôpitaux dont certains se trouvent en manque de personnel.
A Chamonix (Haute-Savoie), au pied du Mont-Blanc, "le pool de médecins de montagne a quitté la base de secours du peloton de gendarmerie de haute-montagne (PGHM) et est au centre hospitalier de Sallanches, monopolisé par la crise sanitaire", explique Stéphane Bozon, commandant l'unité.
La permanence de secours en montagne est maintenue dans ce secteur "mais il ne devrait plus rien y avoir si les gens appliquent le confinement", a ajouté le colonel Bozon. Et en cas d'intervention, les hommes du PGHM devraient "d'abord aller chercher le médecin à Sallanches, à 7 minutes de vol". "On fait beaucoup de patrouilles quotidiennes et une patrouille hélico par semaine, et, à part quelques petits malins qui essaient de nous contourner, la plupart des gens respectent le confinement", assure-t-il.
Sorties en montagne proscrites
David PetitJean, commandant la CRS Alpes n'a plus de médecin pour la base de l'Alpe d'Huez (Isère) qui a, du coup, été fermée. "Les secouristes (ont été) rapatriés au Versoud", près de la métropole iséroise. En revanche, à Grenoble, un médecin demeure car les services de secours interviennent aussi pour les accidents "classiques" de la route, du travail, à domicile...
"Lors des patrouilles le week-end dernier, nous avons encore verbalisé cinq personnes en Savoie", a relevé le commandant Petitjean, rappelant que les préfets de l'Isère et de la Savoie avaient pris des arrêtés interdisant les activités en montagne. Dimanche, un couple et ses deux enfants ont notamment été verbalisés lors d'une sortie en ski de randonnée. Ils ont tenté d'échapper au contrôle en prétextant ne pas vouloir être contaminés.
Bulletin avalanche "moins renseignés"
De son côté, Météo France est repassé avec un mois d'avance à son bulletin avalanche "moins renseigné", c'est-à-dire n'indiquant plus le niveau de risque (de 1 à 5). D'une part, les pratiquants de ski de randonnée, raquettes ou ski hors piste sont censés rester confinés. Et d'autre part, "la fermeture des stations de ski nous prive de notre réseau d'observation en grande partie supporté par les pisteurs secouristes", a détaillé Cécile Coléou, coordinatrice de la prévision Avalanche à Météo France.
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Mais "on assure un suivi du risque avalanche qui fait partie de nos obligations de sécurité, pour la sécurité des infrastructures, des biens et des personnes", a précisé la responsable de la cellule Montagne et nivologie de Météo France. Car la saison n'est pas encore finie, des épisodes avalancheux peuvent encore se produire, nécessitant par exemple des fermetures de cols et l'information des gestionnaires des réseaux routiers.