A Lyon et ses environs, Bourg-en Bresse, Aubenas, nos journaliste nous font parvenir des photos et des vidéos et témoignent de leur vécu, qu'ils soient au bureau, en télétravail ou "en disponibilité". Entre stupéfaction et "boulot-boulot".

Même si nos rédactions régionales fonctionnent en mode dégradé, avec moins de monde sur le terrain pour cause de respect des règles imposées, nos journalistes essayent d'assurer la continuité du service public de l'information.

Certains sont donc caméra et micro en main, d'autres, comme l'auteur de ces lignes, travaillent depuis la maison. Mais tous avons à coeur de continuer à vous faire vivre la vie de la région, ne serait-ce que dans notre quartier. (suite après le diaporama Facebook)
 

Ainsi Jean Christophe Adde, journaliste de l'édition locale du Grand Lyon, prié de retourner chez lui à l'issue de la conférence de rédaction du matin : 

"Certains d’entre nous apprennent qu’ils rentrent chez eux afin d’assurer notre mission d’information via les réseaux sociaux et à distance. Je constate l’envie de poursuivre notre mission. Nous sommes nombreux à vouloir rester « sur le terrain ». À l’évidence, nous ne pourrons pas tous être présents. Cela me « brise les ailes » (...)  
 

La vie confinée et les contacts avec l'extérieur


Notre collègue Vincent Diguat est resté chez lui, et -comme nombre d'entre nous- connaît des petits soucis du quotidien. Alors il dégaine son micro de journaliste. Comment les régler ? à qui faire appel ?  tout le monde ne reste pas à la maison ... heureusement pour lui, mais pour combien de temps ?  Tranche de vie.
 
Coronavirus : Les artisans ont du renoncer à leur chantier. ©France 3


La vie dans les rue de Lyon


Béatrice Tardy, journaliste au bureau de Lyon,  nous adresse une vidéo un brin surréaliste des quais de Saône : "comme un dimanche ensoleillé, mais sans les promeneurs." De fait, on y voit une ville déserte, sur une artère habituellement très fréquentée.
 

Sylvie Adam, également journaliste à Lyon, de retour d'un tournage à Bourgoin-Jallieu a été frappée par "le chant des oiseaux a presque repris possession de la ville, le calme dans le quartier Part-Dieu, on n’entend plus la rumeur de la ville, seul le grutier à bonne distance... travaille encore, quelques ombres fantomatiques dans le centre commercial : le bonheur"

Bourg-en-Bresse avant et après midi

Franck Grassaud, journaliste de notre bureau départemenantal de l'Ain observe :"devant les grandes surfaces, c’est toujours la même queue, impressionnante, voire inquiétante. Là, c’est le charriot qui sert de barrière. La circulation est encore dense pour un jour sans. Il n’est pas encore midi.

Du côté de Renault Trucks, premier employeur privé de la ville-préfecture de l’Ain, le parking des salariés est encore bien plein. L’usine se videra finalement en fin de matinée, dans un élan dont seuls les ouvriers ont le secret.

C’est toujours étonnant de voir ces centaines de voitures prendre la clef des champs, d’un coup. C’est désormais comme au mois d’août. Il n’y a plus que le calme du confinement."

Les rayons vides à Lyon

Quand aller faire ces courses devient compliqué. Devant la ruée -inutile si l'on en croit les responsables de magasin, car la pénurie ne guette pas- notre journaliste Sophie Valsecchi est tombée nez-à-nez avec des rayons vides :

"14h30 à la superette du cours Lafayette de Lyon 3ème. Deux heures et demi apres l'obligation de confinement, les rayons épicerie sont dévalisés : plus de pates, ni de riz, d'huile ou de vinaigre.... idem pour les produits laitiers. Et paiement en CB aux caisses plus que recommandé..." Plus de monnaie non plus.


La vie en Ardèche


Même chose à Aubenas (Ardèche), où notre collègue journaliste reporteur d'images Nicolas Ferro a tourné mardi matin un reportage sur le portage de repas à domicile. Mais ça c'était avant midi.

"Sur l’agglomération d'Aubenas, l’activité humaine était encore importante. Nous sentions que les habitants réglaient leurs dernières affaires avant de se confiner chez eux. (...) Puis tout d’un coup, autour de midi, tout s’est subitement arrêté. Il n’y avait plus personnes dans les rues. Quelques voitures se dépêchaient de rentrer chez elle.

A 13h, sur les rond-points à la sortie d’Aubenas, les gendarmes n’étaient pas encore présents pour effectuer les premiers contrôles. Mais ils avaient commencé à se mettre en place ailleurs en Drôme-Ardèche. Tout est au plus calme actuellement en ce début après-midi."
 


Le respect des consignes 

Autour de la gare de la Part-Dieu, il semble régner un "entre deux". Yannick Kusy, de la rédaction lyonnaise confie : "j'ai croisé plusieurs patrouilles de police (curieusement se déplaçant par 6 ou 8...pas vraiment prudent)... A l'extérieur de la gare (...) Des attitudes à l'opposé : certains discutent en groupe, d'autres semblent se sauver, avec leur masque.

A l'intérieur, une file d'attente assez peu disciplinée vis a vis des recommandations sanitaires devant le guichet Sncf... plus ou moins surveillée, d'ailleurs, par des agents de sécurité qui se protègent avec... leur écharpe en laine... Devant la gare, côté Vivier Merle, pas mal de monde... Personne n'essaye de prévenir (et encore moins de verbaliser) toutes les personnes regroupées..."

Pour Jean-Christophe Adde, qui de fait est retourné dans l'Ouest lyonnais, "les consignes sont respectées. Visiblement le message est passé : « restez chez vous »! Dans les transports en commun, tout le monde garde ses distances, dans les commences les files d’attente se forme dans la sérénité...

A Aubenas, Nicolas Ferro confirme en milieu d'après-midi : "pas un chat dans les rues d'Aubenas, et pas de gendarme non plus. Pourtant, confie-t-il, ils se sont déployé aujourd'hui"... mais l'Ardèche est grande.

A Bourg-en-Bresse, Franck Grassaud confirme. "Près de la préfecture de l’Ain, la queue s’allonge devant une boutique bio. Il y a plus d’un mètre entre chaque personne. Une vendeuse fait entrer les clients un par un. Rue Notre Dame, le petit Tabac applique les mêmes règles.

Une mère et sa fille veulent entrer à deux, on leur explique que l’une d’elles doit rester dehors. Au sol, devant la caisse, le marquage donne l’exemple. Tout le monde paie avec sa carte. Le sans contact est toujours limité. Mince, il faut composer son code ! Condamné à la désinfection juste pour avoir tapoté sur 4 touches. C’est ainsi."
 

En famille, "en attendant le pire" ?


Jean-Christophe témoigne : "on s’organise... l’un de mes enfants est en cours à distance (il est en étude supérieure), un autre doit rentrer ce soir de Tours, comme beaucoup d’étudiants il préfère rejoindre sa famille pour cette période de confinement. Il règne un calme étrange, comme si l’on s’attendait au pire..."

Ici, dans l'Ain, à une encablure de la Saône, d'où j'écris ces lignes, pas facile de faire patienter mon fils de 11 ans. Depuis ce matin, il me voit face à l'ordinateur, passer des coups de fils, et ne comprend pas que je ne suis pas dispo pour jouer avec lui. Enfin, il comprend, mais il soupire.
 
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