Josiane, infirmière libérale à Lyon a décidé de pousser son "coup de gueule". En cause, le manque de matériel de protection alors que le nombre de patients atteints du Covid-19 augmente.
Plus de gants, plus de sous-blouses, plus de charlottes... Pour Josiane, infirmière libérale à Lyon, cette situation "devient difficile à supporter." Son métier, elle l'exerce depuis 36 ans, mais c'est la première fois qu'elle est confrontée à une telle crise sanitaire. Et elle dénonce le manque de fourniture de matériel de protection.
Système D
Comme il n'est plus possible pour elle de se fournir en vêtements de protection contre le virus, Josiane se débrouille comme elle le peut. Elle utilise par exemple du matériel, comme les gants, qu'elle a pu récupérer chez des patients en fin d'hospitalisation. Côté masques, denrée rare en cette période, elle n'en a plus beaucoup. Et le peu qu'elle a, "ce sont les masques FFP2 qu'il reste des kits donnés pour la grippe A en 2009".Selon ses calculs, elle a du matériel de protection pour moins de deux semaines. "Pour les masques FFP2, on nous a dit de les mettre au four à 90 degrés pour les recycler, mais je ne sais pas vraiment si ça marche...", raconte-telle, dubitative. "En ce moment nous sommes en quête perpétuelle de matériel, on a besoin de dons", martèle-elle.
"Je ne veux pas ramener le virus à la maison"
Pour elle, les infirmières libérales sont "de la chair à canon". "Pour désengorger les hôpitaux, on renvoie des patients chez eux et c'est à nous de nous en occuper... mais on ne nous fournit pas le matériel nécessaire." Alors elle l'avoue : elle se sent fatiguée moralement. Elle vit avec la peur d'attraper le Covid-19 et de contaminer les autres :"je ne veux pas ramener le virus à la maison", s'inquiète-t-elle.Chaque jour, elle redouble de vigilance quand elle rentre à son domicile. Désinfection de sa voiture, dépôt des vêtements avant de rentrer dans la maison, douches... Ces gestes, elle les applique pour protéger son mari dont la santé est fragile.