Coronavirus : travailler au grand air face au Mont-Blanc, la proposition insolite d'une hôtelière en Italie

Imaginez-vous arrivant au bureau le matin, et en ouvrant la fenêtre pour aérer… une vue imprenable sur le mont Blanc ! Ce rêve est devenu réalité grâce à une hôtelière de la vallée d’Aoste en Italie.

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Ce rêve est devenu réalité grâce à une hôtelière de la vallée d’Aoste en Italie, qui proposera dès sa réouverture programmée pour le 19 juin prochain, trois petits "mazets" (chalets de haute montagne) d’époque mais avec tout ce qu’il faut à l’intérieur pour Skype, chat, talk et autres call…

Seul dans son bureau milanais, Michele pense que durant l’été entier, la seule vue qu’il aura sur l’extérieur lui sera offerte par la tour Unicredit, la plus haute d’Italie, 231 mètres de hauteur…. Pour, Maxime, le parisien, le seul horizon de son été n’ira pas plus loin que le ciel découpé par les tours de La Défense…Quant à la vision de vacances de Werner, à Francfort, elle n’aura d’autre possibilité que d’être occupée tout entière par le gratte-ciel de la banque centrale européenne.

Un constat peu engageant, qui ne fait pourtant désormais plus figure de fatalité. Car au pied du mont Blanc, côté Italie, un hôtel vous proposera dès sa réouverture, la solution idéale pour concilier vacances et travail : trois espaces de co-working… ou plutôt de working.

"Les espaces que nous proposerons à notre clientèle d’été varient entre 5 mètres sur 3 et 4 mètres sur 4. Ils ne permettent qu’à une seule personne de travailler, question d’aisance, et de confidentialité aussi" explique Alessandra Garin, la propriétaire de l’Auberge de la maison de Courmayeur. Un "refuge du bien-vivre" à la valdôtaine, comme le souligne le sous-titre dont l’établissement orne ses cartes de visite.

Une tradition établie, enracinée même au fil des 3 générations de propriétaires qui se sont succédés à la tête de l’hôtel 4 étoiles… Et qu’Alessandra ne voit pas de raison de changer.

"80% de notre clientèle est fidélisée. Parce qu’elle vient depuis longtemps, mais aussi parce que l’on garde le contact avec elle toute l’année grâce aux réseaux sociaux."

"Cette nouvelle idée nous est venue lors de la 3ème semaine de confinement. Les deux premières, nous étions encore sous le choc de l’arrêt forcé auquel le Covid nous a contraint. Devoir renvoyer nos clients, annuler les réservations de la fin de saison d’hiver, voir partir en chômage partiel ou total, une grande partie de nos 36 employés, ça a été vraiment difficile à vivre ! Mais on ne s’est jamais arrêté de travailler pour autant. On a fait tout l’entretien que l’on a peu de temps pour faire d’ordinaire. Et puis, étant d’un naturel optimiste, on s’est projeté un peu dans l’avenir en repensant à ces 10 % de clients peut-être, de l’hiver dernier que l’on voyait travailler en revenant du ski."
 


L’alliance du "wireless" et du vieux bois


Un pourcentage amené à croître de façon exponentielle pendant le confinement avec la désertification des bureaux soutenue à force de hashtag comme #iorestoacasa ou #jeresteàlamaison. Et puis, les vacances d’été s’annoncent laborieuses dans beaucoup d’entreprises, avec les retards pris pendant les trois mois d’arrêt.

"On prévoit des séjours de 20 à 30% plus courts que pour l’été 2019. Pour notre clientèle italienne du moins, car nul doute qu’avec les problèmes de frontières, de Brexit et de transport en général, ce seront nos clients italiens les plus nombreux cette année" précise Filippo Gerard, le patron de la fédération des hôteliers de la vallée d’Aoste.

Troquer deux semaines de séjour contre un petit 10 jours, un week-end XXL de 4-5 jours contre une fin de semaine dans son plus simple appareil : 2 jours trop courts… Alessandra et les employés qui seront de retour pour la réouverture, ont décidé de s’adapter à cette nouvelle donne, mais en faisant se côtoyer au plus près charme du passé et technicité du siècle nouveau.

"Vu la taille de notre hôtel, et de nos chambres, il nous était déjà possible de libérer des espaces pour que nos clients qui voulaient travailler à distance pendant leurs vacances puissent le faire. Mais maintenant, grâce aux deux petites cabanes traditionnelles que l’on a fait construire dans le parc de l’hôtel, on propose un nouveau service avec toutes les possibilités de connexion sans fil d’un bureau moderne, tout en gardant un cachet qui est la marque de fabrique de notre hôtel" se félicite la propriétaire.
 


Car les deux petits "mazots" comme on dit aussi bien en vallée d’Aoste qu’en Savoie, ne sont pas sans histoire. Ils avaient tous deux vécus une longue première vie sur des alpages voisins, avant que la propriétaire de la "Maison de l’auberge" ne les fasse démonter et descendre à 1 200 mètres d’altitude pour servir de bureaux vitrés avec vue imprenable sur le mont Blanc et le glacier de la Brenva. Excusez du peu !!

 

 


Mettre dans ses valises de vacances son activité professionnelle


"Associer le plaisir de venir en vacances, à celui de travailler dans un univers de montagne apaisant, selon moi, c’est un effet direct de ce que les gens ont vécu pendant le confinement. Et on se doit d’y réfléchir" souligne encore Filippo Gerard.

"D’ailleurs, plusieurs autres hôteliers de la vallée cherchent à s’inspirer de cette première expérience. Car il faudra bien trouver de nouveaux créneaux de développement pour réembaucher les 4 000 employés de l’hôtellerie et de la restauration qui ont été sacrifiés à la crise du Covid-19 dans notre vallée d’Aoste" conclut-il.

Piste d’avenir ou simple mode ? Nul ne peut le dire encore dans un secteur du tourisme de montagne, qui, comme le reste de l’économie, navigue à vue pour l’instant. Seule certitude, dès l’annonce de sa réouverture, le 4 étoiles d’Entrèves, le hameau de Courmayeur le plus proche du Mont-Blanc, a enregistré un boom sur ses réservations d’été. Idem pour sa nouvelle offre de smart working, apparemment. Elle affiche déjà quasi complet pour le mois de juillet.

Dans une période où l’emploi semble destiné à se faire rare, il n’est peut-être pas si bête après tout au moment de boucler sa valise d’été, d’y réserver une petite place… pour son travail.


 

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