Dimanche 24 mai, pour la première fois depuis mi-mars, aucun décès lié au coronavirus COVID 19 n’a été enregistré en région Auvergne-Rhône-Alpes, en moins de 24 heures. Un bon signe du ralentissement de la progression de l’épidémie.
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C’est un marqueur important dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de coronavirus COVID 19. Dimanche 24 mai, pour la première fois depuis mi-mars, aucun décès lié au coronavirus COVID 19 n’a été enregistré en région Auvergne-Rhône-Alpes, par rapport à la veille. On compte désormais dans la région 1 623 décès liés au coronavirus depuis le début de l’épidémie, selon le bilan de Santé publique France.
Le rôle des mesures de confinement
Pour Olivier Lesens, docteur en épidémiologie et infectiologue au CHU de Clermont-Ferrand, cette absence de décès en 24 heures est un signe encourageant : «
Il n’y pas de décès car il y a moins de patients positifs au COVID 19. Par définition, on diminue aussi le nombre de patients susceptibles d’aller en réanimation et donc de décéder. Il y a aussi tous les effets du confinement et du port du masque qui se sont fait sentir. C’est très clair. C’est un indicateur tout à fait encourageant et qui valide aussi la stratégie mise en place. L’épidémie a été ralentie, voire stoppée, par les mesures de confinement. Elle peut aussi ne plus évoluer car on aura des mesures barrière, on aura pris l’habitude de ne plus se faire la bise, de ne pas se serrer les mains, de davantage se laver les mains, de garder la distanciation sociale et de porter un masque dans des endroits où les gens sont regroupés. Il va falloir s’y habituer ». Dans les quatre départements d'Auvergne, 100 personnes à ce jour sont décédées depuis le début de l'épidémie de coronavirus COVID 19 d'après les chiffres fournis par Santé publique France.
Rester prudent
Le département du Puy-de-Dôme a connu le plus de décès avec 40 cas, suivi de l'Allier avec 37 décès, la Haute-Loire avec 14 décès et le Cantal avec 9 décès. Avec le déconfinement, l’expression «
deuxième vague » est sur toutes les lèvres. Pour Olivier Lesens, la prudence reste de mise. Il explique : «
C’est de notre devoir de nous préparer à une deuxième vague. Je ne sais pas si elle aura lieu. Pour l’instant il semble que les choses se passent plutôt bien. Mais il faut rester prudent et il faut que l’on attende la fin de la semaine, avec ce week-end prolongé, pour pouvoir dire que l’on sort de la période de déconfinement de façon correcte, en sachant que l’on a quand même des petits clusters, notamment un à l’hôpital de Vichy. Tout dépendra de notre capacité à contrôler ces clusters. Si on y arrive, les choses devraient bien se passer ».
L'importance du dépistage
A Clermont-Ferrand, l’hôpital a bien su faire face à l’épidémie. L’établissement, qui avait déjà accueilli des patients de zones en tension comme l’Ile-de-France, s’apprête à renouveler l’opération. Olivier Lesens souligne : «
Le CHU de Clermont-Ferrand a toujours une capacité d’accueil importante. On s’adapte en fonction de ce qui arrive. Il n’y a aucun problème en réanimation. Il doit n’y avoir que 5 patients COVID 10 en réa. Pour les soulager, on va accueillir des patients COVID 19 de Vichy. Certains patients sont déjà arrivés ce week-end ». L’épidémiologiste rappelle que le dépistage constitue un moyen important dans la bataille livrée contre l’épidémie. Il affirme : «
Le dépistage n’est pas la clé mais fait partie des armes dont on dispose. Dépister, tracer, isoler, sont importants. Il est préférable d’avoir une capacité de dépistage qui est importante. Actuellement, on compte plus sur les tests PCR que sur la sérologie, qui ne va pas nous apporter grand-chose dans un premier temps, afin de déterminer les gens qui sont contagieux ».
Imaginer la suite
Selon Olivier Lesens, il faut déjà préparer l’après. «
L’été sera décisif avec tous ces mouvements où les gens se regroupent. Après, j’anticipe déjà la suite. L’hiver me fait très peur, avec notamment l’arrivée de la grippe. On risque de se retrouver dans une situation où la grippe va circuler, ainsi que le COVID 19. Cela peut nous mettre dans la difficulté. Ce sont des choses que l’on doit anticiper. Il faudra garder les mesures barrière, avec le port du masque pour tout le monde, y compris pour les patients, dépister presque systématiquement les gens qui arrivent à l’hôpital pour le COVID 19, et prendre des mesures comme la diminution des chambres doubles, qui posent un vrai problème dans les hôpitaux » conclut-il.