Coupe du monde : pourquoi nos voisins piémontais étaient tous, ou presque, pour l'Argentine ?

"Le monde entier veut la victoire de l'Argentine". Les spécialistes de football n'ont pas manqué de souligner le manque de supporters français dans les tribunes du stade mais aussi le soutien massif de l'opinion mondiale à la victoire de l'équipe du "génie" Messi. C'est vrai pour nos voisins piémontais. On vous explique pourquoi.

Si la traditionnelle rivalité sportive entre l'Italie et la France peut expliquer en partie pourquoi nos voisins de l'Union européenne les plus proches ont soutenu massivement l'équipe d'Argentine lors de la "finalissima" d'hier au Quatar, elle est loin d'être la principale raison.

La moitié de la population argentine d'origine italienne

Car bien avant d'être sportifs, les liens qui unissent l'Italie et l'Argentine sont historiques. De la fin du 19ème siècle et jusqu'au début du second conflit mondial en 1940, ce sont 3 millions d'Italiens qui ont émigrés vers le pays de Maradona et Messi. 

Et parmi eux, un certain piémontais du nom de Bergoglio. Oui, comme le nom de famille du Pape François. Si l'actuel chef de l'église catholique est bien né à Buenos Aires en 1936, c'est bien d'un petit village piémontais de la région d'Asti qu'en 1929 son grand-père et son père ont émigré.

Il y a tout juste un mois, c'est d'ailleurs en marée humaine que s'est transformée la visite, initialement "privée", rendue par le souverain pontife au petit village de Portacomaro (Piémont). 

Une visite qui n'a pas manqué de prendre des allures de célébration de la "fratrie Italo-Argentine" vantée dans tous les médias transalpins.

"On compte que la moitié de la population actuelle de l'Argentine est d'origine italienne", estime-t-on d'ailleurs au musée de l'émigration piémontaise de Frossasco, "Piemontesi nel mondo" (Piémont). Soit 15 à 20 millions de personnes.

Avec les crises économiques qui se succèdent en Amérique du sud, la communauté argentine de Turin est en grande croissance

  Griselda une argentine de Turin

"Mon père a émigré à Buenos Aires juste après la première guerre mondiale", expliquait récemment à nos confrères de la télévision publique italienne (TGR Rai Piemonte) Griselda, une Italo-Argentine venue visiter en compagnie d'un groupe de la Fapa, la Fédération des associations piémontaises d' Argentine, le musée de l'émigration de Frossasco. "Mais avec toutes ces années de crises économiques qui se sont succédées en Argentine, nombreux sont ceux qui reviennent en Italie. A Turin, par exemple, la communauté argentine est en forte croissance."

Superstitieux...comme des Italo-Argentins

Alors, dimanche après-midi dans les rues de Turin, ils étaient nombreux les Turinois à se mêler aux Argentins de la capitale piémontaise. "On est aussi superstitieux qu'eux de toutes façons", confiait l'un d'eux à un reporter du quotidien "la Stampa". "La seule chose qui pourrait nous pousser à ne pas supporter l'Argentine c'est le souvenir de la demi-finale perdue par l'Italie contre eux lors du mondial 90". 

Un vague souvenir. Beaucoup moins présent que celui de l'aura du Dieu "Maradona" dont le passage par l'équipe de Naples est encore dans toutes les mémoires.

Et puis enfin, il y a cet éternel sentiment envers ce voisin français "pas toujours commode", tel qu'énoncé par un marchand du grand marché de Porta Palazzo. "Il y a eu le siège de Turin avec Louis XIV, puis Napoléon, maintenant le foot: entre voisin de palier, on ne peut jamais être complètement d'accord".

A deux pas de lui, un autre vendeur du marché harangue la foule des clients : "Argentine, Argentine ! Maradona sera toujours Maradona: à Turin aussi."

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