A l'issue d'un interrogatoire de 4 heures, Sohaib Teima, soupçonné du meurtre de sa compagne Auriane Laisne, nie toujours les faits. Déjà condamné pour des violences sur la jeune femme à 6 mois de prison par le tribunal correctionnel de Grenoble, il a été extradé vers l'Italie le mois dernier.
"Nous avons des preuves éclatantes que c'est vous, Teima, qui avez tué votre ex-compagne. Pour cela, nous demanderons un procès de rite immédiat." Rapportée par la presse italienne, la phrase du substitut du procureur du tribunal d'Aoste en dit long sur le degré de certitude des enquêteurs.
Par rapport à un procès ordinaire, le rite immédiat est une procédure spéciale qui permet d'accélérer les temps de la justice en supprimant l'audience préliminaire au procès.
Un face-à-face de 4 heures
Interrogé pendant 4 heures ce jeudi 19 décembre à la prison Lorusso e Cutugno de Turin, le jeune Italien de 21 ans a maintenu sa version des faits. "Ce n'est pas moi qui ai tué Auriane", a répété Sohaib Teima.
Ce qui n'a pas empêché le substitut du procureur d'Aoste de confirmer le chef d'inculpation prononcé en avril dernier à la suite de la découverte du corps sans vie d'Auriane Laisne dans une chapelle abandonnée de la Salle (Vallée d'Aoste). Pour la justice italienne, c'est bien d'un "féminicide" dont Sohaib Teima est accusé. Un crime prémédité à la suite duquel le jeune homme aurait tenté de cacher le corps, avant de s'enfuir.
Le point sur l'enquête
Pour la justice italienne, Teima aurait tué sa compagne, âgée de 22 ans, d'un coup de couteau à la gorge. Arme qu'il aurait ensuite fait disparaître - elle n'a toujours pas été retrouvée -, avant de s'enfuir à Lyon où il a été arrêté le 11 avril dernier.
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Même si le parquet d'Aoste ne livre pas encore tous les détails de l'enquête, dans ses communications à la presse, son mot d'ordre est clair : "Tout ce qui devait être vérifié par les carabiniers l'a été", explique-t-on. Bientôt, le portable et l'ordinateur personnel du suspect seront inspectés par les enquêteurs. Celui-ci aurait profité de l'interrogatoire pour livrer à la justice ses mots de passe. Une attitude bien différente de celle affichée par le jeune homme le jour de son retour en terre italienne : fin novembre, il avait refusé de parler au juge.
Une défense immuable
"Notre client a répondu à toutes les questions du juge", ont précisé lors d'une conférence de presse les deux avocats du jeune homme. "Mais sa version des faits n'a pas bougé d'un pouce".
Sohaib Teima aurait donc répété qu'Auriane avait rendez-vous avec d'autres personnes à La Salle. Il aurait une nouvelle fois soutenu que la jeune Française était encore en vie, le 27 mars, lorsqu'après une dispute, il était reparti d'Italie en bus, après s'être séparés d'un commun accord.
Une entente visiblement difficile à croire pour la justice italienne. A fortiori après la condamnation du jeune homme par le tribunal correctionnel de Grenoble qui lui avait infligé 6 mois de prison pour avoir battu Auriane au point de lui briser le nez.
