Plusieurs milliers d’usagers privés d’internet et de téléphonie dans l’agglomération du Puy en Haute-Loire, pendant plus de 9 heures, la semaine dernière.
Il s’agissait d’une coupure de fibre optique, un acte revendiqué par le syndicat CGT Energie 43.
La revendication est claire et signée.
Mais près d’une semaine plus tard, le syndicat en question refuse de s’exprimer devant un micro ou une caméra.
La cible : un coffret d’alimentation en fibre optique
En « off », les syndicalistes nous expliquent que la décision a été prise de façon unanime par une trentaine de personnes afin de dénoncer à la fois la loi travail mais aussi et surtout la privatisation de RTE (l'entreprise gestionnaire du Réseau de Transport d’Electricité).Pour justifier la cible, un coffret d’alimentation en fibre optique utilisé par les opérateurs Bouygues et SFR, les syndicalistes répondent :
« On va offrir le transit des communications aux multinationales privées, notre action s’inscrivait dans un ensemble d’une dizaine d’actions nationales contre la privatisation de RTE ».
La CGT… embarrassée
A l’Union Départementale CGT de Haute-Loire, étant donné l’ampleur médiatique prise par l’affaire et le risque de poursuites judiciaires, le secrétaire général est quelque peu… embarrassé !Pierre Marsein explique avoir été informé de la coupure par la presse.
« L’Union Départementale CGT n’est pas à l’origine de cet acte, je n’ai pas à l’approuver ou à le désapprouver », se contente t-il de dire.
Une plainte pour dégradation
Toujours est-il qu’une plainte a été déposée par RTE, propriétaire des installations vandalisées, une plainte pour dégradation.Le procureur de la République Jacques Louvier le confirme et explique qu’une enquête est en cours : « Deux fils ont été sectionnés, on doit déterminer qui est l’auteur des faits, le coffret n’a pas été forcé donc on peut penser que c’est quelqu’un qui a les clefs qui a ouvert ce coffret, quelqu’un qui connait les conséquences que peut avoir le fait de couper des fils ».
L’enquête va donc s’orienter vers les personnels de RTE.
Le syndicat CGT Energie 43 pourrait aussi être poursuivi sur le plan pénal ou civil…
Des conséquences économiques graves
Pendant plus de 9 heures, mardi dernier, les usagers de SFR et Bouyges étaient donc privés d’internet et de téléphonie, les professionnels, comme les particuliers. La « panne » provoquée par cette coupure de fibre optique a largement perturbé la vie dans l’agglomération ponote, en particulier les banques, les commerçants, mais aussi la Poste ou encore les mairies.Le maire de Brives-Charensac (la commune où la dégradation a été commise) confirme : « Pendant toute la matinée et le début d’après-midi, nous n’avons pas pu accéder à internet, certains de nos employés n’ont pas pu faire leur travail ».
Gilles Delabre (lui-même ancien syndicaliste CFTC) condamne cette façon de faire : « Ce n’est pas normal qu’un syndicat puisse prendre en otage toute une population comme ça ! ».
L'affaire fait le buzz, elle serait même "remontée" jusqu'à la direction nationale de la grande confédération syndicale !
Mardi dernier, plusieurs milliers d'abonnés de deux opérateurs de téléphonie et d'internet ont été privés de service pendant une bonne partie de la journée dans l'agglomération du Puy-en-Velay.
C'était un acte de vandalisme, revendiqué par le syndicat CGT Energie 43. Des faits qui ne devraient pas en rester là puisqu'une plainte a été déposée.
Reportage : Gérard Rivollier, Elodie Monnier.
Montage : Patricia Raclet.
Intervenants : Pierre Marsein, secrétaire général UD CGT 43 ; Gilles Delabre, maire de Brives-Charensac ; Jacques Louvier, procureur de la République.