L'ARS et le préfet n'ont pas été informés de la campagne de tests de la région Auvergne-Rhône-Alpes selon Olivier Véran

Le président de la région de France la plus infectée par l'épidémie de coronavirus, Laurent Wauquiez, a annoncé lancer une campagne de dépistage pour Noël. Une opération menée avec l'ARS et la CPAM selon lui. Le ministre de la santé Olivier Véran dément.

Une campagne massive de tests gratuits sera proposée aux huit millions d'habitants de la Région Auvergne-Rhône-Alpes avant les vacances de Noël. Le président de la région, Laurent Wauquiez, l'a annoncé dans un entretien accordé à plusieurs journaux locaux.

1.000 sites de dépistage

1.000 sites de dépistages à travers la région, en plus de cars déployés en milieu rural, permettront à 10.000 personnes de mener cette opération. Elle devrait avoir lieu entre les 16 et 23 décembre. Laurent Wauquiez estime qu'elle devrait déboucher sur deux à quatre millions de tests.
"La Slovaquie l'a fait, l'Autriche, qui compte autant d'habitants que nous, le fait. Nous avons décidé de montrer que c'était possible", a déclaré Laurent Wauquiez.
Ces sites de dépistage, qui restent à déterminer, pourront être des pharmacies, des cabinets médicaux, mais aussi des lycées et des salles polyvalentes. La région mobilisera pour l'opération des médecins libéraux, des pharmaciens, des élèves infirmiers, des pompiers et les personnels de la Croix-Rouge et de la Protection civile.

La région Auvergne-Rhône-Alpes est la plus touchée par l'épidémie. Ce dépistage massif vise à "protéger au maximum les aînés en détectant un maximum de contaminateurs et de mettre un coup d'arrêt à la circulation du virus", précise le président de région.

Une opération menée avec l'ARS?

Selon une dépêche AFP parue lundi, l'opération, menée avec l'Agence régionale de santé (ARS) et la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM), utilisera en majorité des tests antigéniques. "Il y aura des PCR aussi et peut-être aussi d'autres tests qui sont en cours de labellisation", a poursuivi M. Wauquiez, indiquant que le montant de l'opération n'avait pas encore été chiffré.
Hors, l'Agence régionale de santé indique ce mardi que c'est "une initiative du Conseil Régional pour laquelle l’ARS n’a pas été associée à l’heure actuelle dans l’élaboration du projet, ni dans sa mise en œuvre. Une telle démarche doit s’intégrer dans une stratégie plus large incluant notamment le nécessaire contact tracing et l’isolement des personnes positives" précise-t-elle encore.

Interviewé ce matin par nos confrères de BFM TV, le ministre de la santé Olivier Véran a répondu que "le président de la région a annoncé qu'il avait pré-commandé des tests dans le but de lancer une opération à l'échelle régionale. J'ai vérifié avec le directeur général de l'ARS. Il n'a pas été informé, ni au courant, ni le préfet. Donc attention à l'effet d'annonce." Une information confirmée par le cabinet du préfet.
 
Selon l'entourage de Laurent Wauquiez, ce que dit le ministre, "est faux". Le président de la région et le directeur de l'ARS se sont entretenus samedi sur le sujet pour "informer des mesures qu'allait prendre la région". Dans un communiqué envoyé ce matin à la presse après l'interview de M. Véran, la Région confirme que "la campagne sera également menée en lien étroit avec l’ensemble des collectivités et l’Agence Régionale de Santé".
Laurent Wauquiez reste sur son objectif et le confirme encore ce matin sur les réseaux sociaux :
Un pic de 7.000 hospitalisations a été atteint ce week-end en Auvergne-Rhône-Alpes, région la plus touchée du territoire. Les autorités ont dû organiser plus de 100 transferts de patients vers des hôpitaux d'autres régions depuis le début de cette deuxième vague en octobre.

 
Interview de Laurent Wauquiez après la déclaration d'Olivier Véran
Sylvie Cozzolino, journaliste de France 3 Rhône-Alpes, a demandé à Laurent Wauquiez si l'Agence Régionale de Santé est au courant de ce projet. Sans vraiment répondre à la question, le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes appelle à un travail collectif.

SC: Vous allez travailler avec l'ARS? Elle est au courant?

LW: D'abord, notre objectif, comme on l'a fait depuis le début dans la crise, c'est travailler tous ensemble. Nous, on essaie d'avancer rapidement, mais il faut que ce soit un travail en équipe. Pour moi, le sujet, c'est vraiment que l'on puisse additionner toutes les forces, qu'on puisse mobiliser tous les réseaux; parce que ça ne peut être qu'une réussite collective. Et donc bien sûr que l'objectif maintenant, c'est de réussir ça tous ensemble.

SC: L'ARS a été mise au courant?

LW: Vous savez, j'ai entendu les propos d'Olivier Véran. Honnêtement, en ce moment, je pense qu'un ministre n'est pas là pour faire de la polémique, mais devrait plutôt essayer de travailler avec tout le monde. Vous savez,  je me souviens de l'époque où l'on a lancé la campagne des masques, Olivier Véran nous disait que le port du masque était inutile et il ne le recommandait pas. Nous, on avait avancé et on a essayé d'acheter des masques, de les produire et de les amener à tout le monde. Donc, je préfère qu'on travaille ensemble, tous commun, en additionnant les forces. Évidemment, l'objectif c'est de construire ça, avec tout le monde.

SC: Ce n'est pas un effet d'annonce?

LW: Vous savez, pour qu'on puisse travailler maintenant, il faut qu'on puisse tous se préparer et on a besoin de le faire. Je pense qu'on a suffisamment montré à la région que nous, on était sur le travail concret. Pour vous donner encore une illustration: ce week-end, j'ai été à Chambéry avec les écoles d'infirmière pour apporter en urgence des renforts. En ce moment, on n'est pas là pour faire des polémiques. Il faut tous qu'on travaille en commun. Merci. 
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