Dans un communiqué publié le 7 avril 2021, l'ARS décrète la mobilisation générale de tous les établissements de santé. Entre autres, elle demande la déprogrammation de toutes les interventions chirurgicales non urgentes. Le point sur les chiffres de l'épidémie en Rhône-Alpes.
Les chiffres ne sont pas bons. L’ARS a décidé de demander à tous les établissements de santé de déprogrammer toutes les chirurgies non-urgentes, conséquence d’indicateurs alarmants. Le point sur les différentes variables en Rhône-Alpes.
Si les chiffres n’atteignent pas les proportions de la seconde vague, ils n’en restent pas moins inquiétants notamment par la dynamique de la hausse. C’est dans le Rhône et la Loire qu’ils sont le plus dans le rouge. Leurs taux d’incidence ont atteint respectivement 547 et 455 cas pour 100 000 habitants, le 7 avril 2021. Leurs taux de vaccination sont loin d’être satisfaisants (14 et 13,41%) et leurs taux de positivité sont en moyenne plus élevés que leurs voisins (8,7 et 8,8% contre 7% ailleurs). Sans suspens, leurs taux d’hospitalisation ont explosé, dépassant leur limites habituelles (110 et 128%).
"On pense que le pic devrait venir d'ici une dizaine de jours, et il y a toujours un décalage entre la ville et la réanimation, car nos patients restent environ 15 jours, trois semaines, voire un mois en réanimation. Ca veut dire que les services de réanimation seront saturés au moins jusqu'à la mi-mai, et on ne s'attend pas à un retour à la normale avant la mi-juin"
Ailleurs, les chiffres sont certes plus bas, mais proportionnellement à la capacité de prise en soins, ils restent très alarmants. La Drôme et l’Ardèche ont également dépassé leurs capacités de base (146 et 113%). Dans l’Ain, ce dernier taux reste plus bas qu’ailleurs (95%) mais le taux d’incidence inquiète (402 pour 100 000 habitants).
Les chiffres en Rhône-Alpes
Ain (01) | Ardèche (07) | Drôme (26) | Loire (42) | Rhône (69) | |
Taux d'incidence | 402 | 208 | 324 | 455 | 547 |
Taux hôspitalisation (en %) | 95 | 113 | 146 | 110 | 128 |
Taux de positivité (en %) | 7,9 | 5,7 | 7,3 | 8,7 | 8,8 |
Taux de vaccination (en %) | 10,79 | 14,96 | 15,46 | 14 | 13,41 |
Source : CovidTracker au 7 avril 2021
L'ARS demande la déprogrammation des interventions non-urgentes
La fin du troisième confinement n'est pas pour aujourd'hui. Les signaux sont mêmes inverses : l'ARS décrète la mobilisation générale dans tous les établissements de santé de la région. Dans un communiqué du 7 avril 2021, l'instance fait savoir qu'elle a demandé aux directeurs d'établissement que toutes les opérations non-urgentes soient annulées sur une période de deux semaines, dans l'optique de "déployer les ressources nécessaires pour la prise en charge des patients Covid".
"L'aggravation de la circulation de la Covid-19 dans la région impacte fortement chaque jour l'offre de soins, tant les services d'hospitalisation conventionnelle que ceux de réanimation. Le taux d'incidence atteint près de 400 cas pour 100 000 habitants et le taux de positivité dépasse 8% pour l'ensemble de la région Auvergne-Rhône-Alpes"
L'instance ajoute qu'actuellement, le taux d'occupation en réanimation dépasse les 95% malgré les efforts des équipes de santé pour armer de nouveaux lits. Le 6 avril 2021, le nombre de patients diagnostiqués positifs à l'hôpital était de 2 231 pour 491 personnes en réanimation. La capacité de la région a été portée à 852 lits contre 556 historiquement.
Les déprogrammations devraient permettre d'allouer plus de ressources à la lutte contre la pandémie. Les établissements de santé ont jusqu'au vendredi 9 avril pour le mettre en place.