Tandis qu'une manifestation a eu lieu ce lundi 30 novembre aux 2 Alpes, le gouvernement a annoncé qu'un"soutien renforcé" allait être apporté aux acteurs de la montagne. Parmi les mesures prévues, une indemnisation des remontées mécaniques, y compris celles gérées par des régies.
Ils ne s'avouent pas vaincus. Alors qu'une nouvelle réunion a rassemblé aujourd'hui les organisations professionnelles de la montagne, le Secrétaire d'État au Tourisme et le Premier Ministre à Matignon, une manifestation pour obtenir l'ouverture des remontées mécaniques à Noël s'est déroulée aux 2 Alpes en Isère.
En début d'après-midi, à l'entrée de la station, les participants étaient invités à porter la tenue de leur corporation.
Une action qui vient appuyer les nombreux messages, coups de gueule et autres appels à l'aide relayés depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux à l'image de cette vidéo partagée sur facebook par la responsable d'une agence immobilière de la station.
Une lettre ouverte a également été adressée au gouvernement : "Colère et indignation, ce n’est pas la crise qui nous tue mais bien la gestion de la crise [...] !" s'indignent dans ce texte les hôteliers, cafetiers, restaurateurs et autres petits patrons de station de ski.
Indemnisation en vue pour les remontées mécaniques
En fin d'après-midi, par la voix de son secrétaire d'État au tourisme, le gouvernement indiquait sa décision d'apporter un "soutien renforcé aux acteurs de la montagne", avec notamment une indemnisation des remontées mécaniques fermées en décembre, y compris celles "gérées par des régies". Un "dispositif ad hoc pour indemniser les remontées mécaniques" qui resteront
fermées à Noël, va voir le jour annoncait Jean-Baptiste Lemoyne au sortir de la réunion qui s'est tenue à Matignon avec les professionnels du secteur. Ces derniers seront à nouveau reçus le 11 décembre, a-t-il précisé lors d'une conférence de presse téléphonique. "Ce dispositif s'adressera tant aux structures privées qu'aux structures publiques", a ajouté M.Lemoyne indiquant qu'environ "75 stations" ont confié la gestion de leurs remontées mécaniques à "des régies" - or jusqu'ici "les entités publiques concernées organisaient leur propre soutien".
Les critéres d'éligibilité au fond de solidarité bientôt revues
Le gouvernement souhaite par ailleurs que "les activités connexes qui vivent du tourisme" puissent "être éligibles au Fonds de solidarité sur une base territoriale et non pas sur la base de leur activité ou de leur code NAF (nomenclature d'activité française)". "Le travail se poursuit avec le ministère de l'Économie" pour que puissent ainsi être aidés, notamment, "certains magasins qui ne sont pas forcément dans les stations, mais dans les vallées, et dont la fréquentation est indexée sur l'affluence des touristes", a indiqué à titre d'exemple M. Lemoyne.
Renforcement du dispositif de chômage partiel
Pour les saisonniers, "un dispositif de chômage partiel avec un reste à charge zéro se met en place, tout le temps de la fermeture des remontées mécaniques". Pour que "les missions de sécurisation des domaines skiables puissent se poursuivre" - comme les déclenchements d'avalanches...-, "ces activités seront indemnisées".
La fermeture des remontées mécaniques a été décidée "dans une logique préventive, pour éviter de grands brassages de populations, des rassemblements importants et donc à terme, une troisième vague (de la pandémie) qui serait très dure à supporter", a affirmé M. Lemoyne. Mais le gouvernement travaille avec le secteur à définir "les conditions de la réouverture, le moment venu", avec notamment "une campagne de promotion de la montagne pour le reste de la saison", en partenariat avec Atout France. "Noël c'est autour de 20%" de l'activité des stations de montagne, "on va faire en sorte que les 80% restants soient les plus réussis possible", a-t-il conclu, notamment "en mettant l'accent sur les classes de neige".