Le Député de l'Ain et Président de groupe (LR) à l'Assemblée nationale n'accepte pas la décision de clore la Mission d'information sur la gestion de l'épidémie de Covid19, décidée cette semaine, sous la présidence d'un autre élu de notre région : le député Lrem de la Loire Julien Borowczyk. Débat.
Cette mission, pourtant temporaire, a été dissoute à l'issue d'un vote conforme aux règlements de l'Assemblée nationale. La majorité Lrem et Modem a décidé de l'interrompre. Une décision qui a provoqué la colère des différents groupes d'opposition, tels que le Parti socialiste, les Communistes, la France Insoumise, et l'UDI. Le patron des Républicains à l'Assemblée Damien Abad évoque "un naufrage démocratique". Pour le député de l'Ain "Cette mission n'a rien de d'une mission classique. Elle a été créée par la Conférence des présidents de groupe. Elle était censée durer le temps de la crise sanitaire. Et cette crise n'est pas finie."
Face à cette colère, le député Lrem de la Loire Julien Borowczyk n'a pas le même point de vue. Il rappelle que cette mission s'était transformée en Commission d'enquête en juin 2020. Ses conclusions avaient été présentées dans un rapport le 8 décembre par le député LR Eric Ciotti. "C'était plutôt un rapport à charge. La majorité aurait très bien pu voter contre, et on s'est abstenus pour qu'il puisse être publié", explique Julien Borowczyk. Il estime que, depuis ce rapport, la mission n'avait plus rien produit. A contrario, Damien Abad rétorque qu'elle devait se poursuivre : "C'est l'engagement du président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand. C'est le seul outil transversal devant lequel nous pouvons tous nous retrouver, contrairement aux huit commissions où tous les députés ne peuvent pas siéger. " explique-t-il.
Cela surprend ceux qui ont envie d'être surpris
Autre sujet de discorde : "J'ai également été interpellé dans un tweet, ce que je trouve un peu désagréable, par Eric Ciotti et Damien Abad, pour me demander d'auditionner Olivier Véran sur la vaccination." explique Julien Borowczyk. Cette demande n'a pas été acceptée, "parce qu'Olivier Véran était déjà entendu par la Commission permanente des affaires sociales." Pour la majorité, l'avenir de cette mission a été tranché démocratiquement par un vote. "Cela surprend ceux qui ont envie d'être surpris" ajoute-t-il.
En ces périodes très critiques sur la gestion de l'épidémie et d'un manque de débat à l'Assemblée nationale, cette décision est tout de même jugée maladroite. Ce qui ne dérange pas le député Lrem de la Loire "Je ne suis pas en campagne électorale. Cette mission d'information avait pour but d'étudier toutes les conséquences du coronavirus. On s'est vite rendu compte que l'on ne pouvait pas donner suite à cette question de manière totale. Ca montre à quel point il est important que les différentes commissions puissent jouer leur rôle."
Moi je souhaite une mission collective et transpartisane
A son tour, Julien Borowczyk interpelle Damien Abad : "Pourquoi, à la suite du rapport d'Eric Ciotti, n'a-t-il pas demandé un débat public dans l'hémicycle ?" demande-t-il. En réponse, le député Abad confirme qu'il a bien demandé un débat : "Cela m'a été refusé. J'ai même demandé un débat hebdomadaire et tout a été refusé."
Autre proposition de Julien Borowczyk : "J'invite Damien Abad à faire, avec son groupe, une demande d'ouverture d'une nouvelle commission d'enquête. Le Président de l'Assemblée Richard Ferrand m'a déjà assuré qu'il serait d'accord pour la mettre en place. La balle est dans le camp de l'opposition." propose-t-il.
Une offre en trompe-l'oeil pour Damien Abad. "Je connais cette possibilité évidemment. Mais il oublie de préciser que ce droit n'est accordé qu'une seule fois de janvier à octobre. Ils veulent nous inciter à l'utiliser maintenant, pour que nous ne puissions plus en faire usage à l'issue de la crise. Nous ne sommes pas d'accord." Et il précise que cette demande aurait un autre défaut : "Une commission d'enquête ne peut être demandée que par un seul groupe. Moi je souhaite une mission collective et transpartisane".
Ils ne peuvent pas, comme cela, marcher sur l'Assemblée
Le président du groupe LR à l'Assemblée nationale estime que la majorité ne souhaite pas de transparence. "Ils ne peuvent pas, comme cela, marcher sur l'Assemblée. En pleine crise sanitaire, n'avoir aucun lieu pour s'informer et débattre tous ensemble, c'est pas acceptable." Malgré cette ambiance tendue, il se déclare tout de même prêt à discuter avec son homologue de la Loire pour tenter de trouver une forme, quelle qu'elle soit, de nouvelle mission sur ce sujet.