Crimes de Montluçon : 30 ans de prison et réclusion criminelle à perpétuité pour les 2 accusés

La Cour a suivi les réquisitions de l’avocat général, vendredi 23 octobre, pour les 2 accusés des crimes de Montluçon Le plus jeune a été condamné à 30 ans de prison. Le second a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. L'avocat de la défense envisage de se pourvoir en cassation.

La cour d'assises du Puy-de-Dôme a confirmé vendredi en appel la condamnation de deux jeunes hommes à la réclusion criminelle à perpétuité et à 30 ans de prison pour avoir torturé et tué trois retraités en 2017 à Montluçon (Allier). La Cour a suivi les réquisitions de l'avocat général Raphaël Sanesi, qui avait aussi demandé une peine de sûreté de 22 ans pour la condamnation la plus lourde, a précisé à l'AFP Anne-Cécile Bloch, avocate des parties civiles. "C'est une décision satisfaisante parce que la justice a reconnu la gravité des faits. Mais avec mes clients, nous appréhendons le pourvoi en cassation envisagé par la défense de l'un des accusés", a-t-elle déclaré à l'issue de ce procès de quatre jours. Les deux accusés ont écopé des mêmes peines qu'en première instance, le 22 novembre dernier, devant la cour d'assises des mineurs de Moulins (Allier).

Meurtres "accompagnés ou suivis d'actes de torture et de barbarie"

Zaki A.T, 18 ans au moment des faits, a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie de 22 ans de sûreté. S'agissant de son co-accusé Dailami A., 17 ans à l'époque, "l'excuse de minorité" avait été levée dès le début du procès, alourdissant automatiquement sa peine de 20 à 30 ans d'emprisonnement. "Le premier accusé a un peu plus parlé qu'en première instance et a demandé pardon, même si on sait qu'il avait été préparé par ses avocats. Le plus jeune, pas du tout. Il était dans la défiance et la provocation", a poursuivi Me Bloch. Les deux hommes comparaissaient depuis mardi à Riom (Puy-de-Dôme) pour les meurtres, "accompagnés ou suivis d'actes de torture ou de barbarie", de Ginette et Massimo Degl'Innocenti, 85 et 71 ans, et Jeannine Ponce, 74 ans, en mars 2017. Coups de pied, de couteau, bouteille en verre brisée sur la tête, bombes insecticides vidées dans la bouche, avaient accompagné le calvaire des victimes, toutes de conditions modestes et à qui leurs tortionnaires avaient dérobé seulement quelques euros.

Un pourvoi en cassation

Les deux accusés ont également été condamnés pour le "viol en réunion" d'une jeune femme dans son appartement, devant son compagnon séquestré, la même nuit que le meurtre de Mme Ponce. "C'est une décision regrettable. Elle nous oblige à régulariser un pourvoi en cassation (...) qui imposera un nouveau procès aux familles des victimes" a déploré l'avocat de Zaki A.T., Renaud Portejoie. "Peut-être que la Cour a un peu jugé dans l'émotion. Les faits sont évidemment terribles. Nous avons exhorté la cour d'assises à ne pas oublier qu'elle jugeait un mineur et un tout jeune majeur (ndlr: à l'époque des faits) et qu'il fallait leur laisser une chance, même dans 20 ans, même dans 30 ans", a-t-il ajouté. A l'audience, l'avocat avait rappelé les parcours chaotiques et violents des accusés, entre Mayotte et la métropole, où ils étaient livrés à eux-mêmes.
 
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